« Hunter » de Roy Braverman – La chronique qui a tué un chasseur !

Hunter de Roy Braverman
NDLR : cette chronique sera ponctuée de bribes d’interview de l’auteur glanées lors de l’excellente rencontre organisée par le site Babelio le lundi 14 mai 2018.
Bienvenue dans votre ciné-club du vendredi ! Prenez place ! La séance qui va débuter va décoiffer les plus sages d’entre vous. Fini la coupe au bol, c’est à l’iroquoise que vous vous baladerez désormais dans votre centre-ville.
Oui, décoiffée est la sensation qui imprègnera votre esprit lorsque que vous refermerez le bouquin. Car tout est huge ici, bigger than life (NDLR : le chroniqueur veut dire « énorme » en se la pétant avec son langage de geek !), l’action, les situations, les personnages…
« Hunter » est un pur actionner, une sorte de film où les images sont remplacées par des mots. Des mots puissants, suffisants pour visualiser instantanément dans votre cerveau une série B d’action maîtrisée de main de maître.
J’ai écrit « Hunter » à l’américaine, de manière linéaire. Au départ, j’ai juste les personnages de Hunter et de Freeman et je me laisse porter. Crow arrive ensuite. Les personnages arrivent au fur et à mesure de l’écriture et c’est ce qui me plaît : me surprendre. Je veux prendre du plaisir à l’écriture et me surprendre.
Que de superlatifs pour un premier roman et un auteur inconnu, Roy Braverman. Premier roman vraiment ? Bon, beaucoup d’entre vous le savent déjà et pour les autres, une petite précision s’impose : Roy Braverman = Ian Manook ! Soucieux de ne pas s’endormir sur les lauriers du sémillant « Yeruldelgger », Patrick Manoukian (de son vrai nom) délaisse pour quelque temps son identité mongole de Ian Manook pour endosser celle plus américaine de Roy Braverman. Et ça change tout ! La patte est plus sèche, plus abrupte, plus nerveuse ici. Bref plus resserrée.
Au niveau des pseudos j’ai toujours aimé jouer avec eux. Pour Ian Manook et « Yeruldelgger », ça vient d’un pari avec ma fille. Pendant 50 ans, j’ai écrit plein de romans sans jamais en terminer aucun. Quand ma fille est partie vivre à Buenos Aires, je lui ai dit « tu veux que je t’envoie mes écrits ? », elle en avait marre de lire, depuis ses 13 ans, des romans jamais finis alors elle m’a lancé le défi d’écrire deux romans par sous deux pseudos différents. J’ai relevé le défi mais vu le succès rencontré par « Yeruldelgger » j’ai gardé le pseudo. Pour « Hunter », je voulais faire un polar plus linéaire, plus intense, plus amusant. Roy signifie roi en français et ça m’amusait, ça me fait aussi penser à Roy Orbison. Pour Braverman, j’explique son origine dans la préface du roman.
Et ça commence dès les premiers chapitres avec une introduction cataclysmique, décrite avec une écriture cinématographique, cristallisant l’événement dans vos rétines rétives. Le ton est donné et une incroyable intrigue faite de faux-semblants, de meurtres sanguinolents et de rebondissements inattendus va débuter et vous plonger le nez dans un roman écrit à la superglue tant on n’arrive pas à se détacher des pages !
Je m’autorise toutes les violences à partir du moment où elles servent le roman.
Braverman construit des personnages comme on construit des ponts : solides, consistants, pittoresques et forts en gueule (NDLR : il faudra que le chroniqueur nous indique où il a vu de tels ponts !). D’ailleurs, l’auteur ne se donne pas la peine de nous les décrire préférant se concentrer sur leurs attitudes et les affuble de noms d’acteurs pour que nous les visualisions instantanément dans notre imaginaire. Efficacité garantie !
Oui, je me laisse porter par les images que j’ai dans la tête. J’aime donner une vraie consistance à mes personnages, même les secondaires. Ils se construisent avec le dialogue et les expressions. J’essaie d’éviter les descriptions de mes personnages. Je n’ai jamais décrit « Yeruldelgger » à part dire qu’il a de grosses mains. Tout est dans l’intrigue et les dialogues. Donner un nom d’acteur aux personnages m’aide à les visualiser. Freeman pour Morgan Freeman, Hackman pour Gene Hackman… Je pense que les personnages peuvent se passer de descriptions ce qui n’est pas le cas pour les paysages.
Plus grivois qu’à son habitude, l’auteur a trempé sa plume dans l’encre d’Eros tant il règne, dans cet univers badass et brutal, un parfum de sensualité léger comme une fragrance empreint d’un magnétisme animal.
« Hunter » affiche un côté outrancier à la Bourbon Kid pas déplaisant dans la description graphique de ses meurtres et de ses personnages. Ce brave Braverman (NDLR : nous présentons toutes nos excuses aux lecteurs pour le style redondant qui redondit du chroniqueur – rassurez-vous, on ne le paie pas !) nous nourrit avec la générosité d’un papa poule donnant la becquée à ses oisillons affamés.
Comme toujours, lire un roman de Patrick Manoukian (Ian Manook, Roy Braverman…) est une promesse de voyage et de dépaysement. « Hunter » n’échappe pas à la règle. Bonne nouvelle, il s’avère que les suivants le seront aussi !
J’ai de la facilité à écrire, je n’ai pas le syndrome de la page blanche. J’écris plusieurs romans en même temps. Hugo Thriller m’a acheté une trilogie pour « Hunter ». La seule chose que je sais est que le deuxième (Crow) se passera en Alaska et le troisième (Freeman) en Louisiane.
Parallèlement, sous le pseudo Ian Manook, mon prochain roman qui sortira à la rentrée chez Albin Michel se passera en Islande et je suis déjà en train de travailler (pour une sortie fin 2019) sur une saga arménienne qui se déroulera sur 100 ans entre 1915 et 2015. Je vais m’inspirer du destin de ma grand-mère qui a été vendue jeune en tant qu’esclave et l’action se déroulera sur 3 continents.
Easter egg pour les readers avides : L’un des personnages les plus truculents s’inspire d’Eric Maravelias (l’auteur de « La Faux Soyeuse ») et c’est pour ceux qui le connaissant un vrai petit régal !

Eric Maravelias
4ème DE COUV’
Plus personne ne s’arrête à Pilgrim’s Rest. Une vallée perdue dans les Appalaches. Un patelin isolé depuis des jours par le blizzard. Un motel racheté par le shérif et son frère simplet. Un bowling fermé depuis longtemps. Et l’obsédant souvenir d’une tragédie sans nom : cinq hommes sauvagement exécutés et leurs femmes à jamais disparues. Et voilà que Hunter, le demi-sang indien condamné pour ces crimes, s’évade du couloir de la mort et revient dans la vallée. Pour achever son oeuvre ? Après douze ans de haine et de chagrin, un homme se réjouit pourtant de revenir à Pilgrim’s Rest. Freeman a compris le petit jeu de Hunter et va lui mettre la main dessus. Et lui faire enfin avouer, par tous les moyens, où il a caché le corps de Louise, sa fille, une des cinq disparues. Pilgrim’s Rest sera peut-être le terminus de sa vengeance, mais ce que Freeman ignore encore, au volant de sa Camaro rouge qui remonte Murder Drive, c’est qu’il n’est pas le seul à vouloir se venger. Et que la vérité va se révéler plus cruelle et plus perverse encore. Car dans la tempête qui se déchaîne et présage du retour de la terreur, un serial killer peut en cacher un autre. Ou deux.
Excellente cette chronique / interview ! Bonne idée !
Et tu m’as bien fait rire ;-).
Sacré Roy, il nous aura secoué dans ce roman !
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Merci mon Yvan 🙂
Oui je me suis dit que l’opportunité offerte par Babelio était intéressante et me permettait d’éclairer sur le pseudo notamment.
Oui c’est vraiment un bon roman 🙂
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Quelle chronique mais quelle chronique!!! Avec des bribes d’interview en prime! Merci du cadeau! Bon ben y’a plus qu’à chercher le bouquin alors! Je savais que je serai de bonne humeur après lecture!
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Hihihi là c’est toi qui vient de me mette de bonne humeur 😁
Oui y a le cadeau bonus grâce à Babelio et la rencontre avec Roy ce lundi. Ça enrichit bien la chronique je trouve. Bisous et bonne journée 😘
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j adore et j adhére tres belle chronique !!!!!! merci
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J’aime beaucoup votre blog. Un plaisir de venir flâner sur vos pages. Une belle découverte. blog très intéressant. Je reviendrai. N’hésitez pas à visiter mon univers. Au plaisir
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Un grand merci à vous Angelilie 😊
Ça me touche beaucoup.
Je viendrais vous visiter avec grand plaisir 😃
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♫ ce matin, un David, a flingué ma PAL ♪ C’était un chroniqueur qui avait du feeling ♪
Et dire que t’es même pas payé quand tu nous ponds des chroniques qui percutent grave leur race !! 😆 On a fait des grèves pour moins que ça 🙂
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Ah ça faisait longtemps que j’avais pas eu une chanson de ma belette 😃
Et non c’est une honte ça, je vais faire la quête auprès de nos amis éditeurs !
Mais non vous sauvez pas les gars…
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On m’avait signalé que ma divine voix faisait pleuvoir et saigner les oreilles d’Yvan… 😆
Oui, manifeste et fait grève, on te suit 😀 Il faut quêter !
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Moi j’ai de la chance j’ai pas le son 😝
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