« Et puis mourir » de Jean-Luc Bizien – La chronique qui prétend que c’est une belle journée !

Fraîchement débarqué chez Fayard Noir, Jean-Luc Bizien fait son grand retour dans les contrées du Polar – Sortez champagne et petits fours, mesdames, messieurs ! – Et le moins que l’on puisse dire est que ce retour est furieux et tonitruant.
« Et puis mourir » aurait pu s’appeler « Rage » tellement la colère suinte dans toutes ses pages. Un Polar furieux, nerveux et resserré. Resserré car le livre est court, à peine plus de 300 pages. Habilement construit, à la mécanique huilée, Jean-Luc Bizien joue l’épure et l’efficacité. Il a dégraissé son intrigue, n’y laissant que les nervures et le goût métallique et âcre du sang dans la bouche.
Pourtant sur le papier, rien d’innovant : une série de morts atroces, des flics que tout opposent obligés d’enquêter ensemble… Mais c’est la marque des Grands de nous en proposer plus, de nous embarquer et au final de nous surprendre. Parfois ce n’est pas tant l’histoire qui prime que la manière de la raconter et c’est là que le Bizien excelle et nous enchante. Déjà le contexte : les meurtres sont commis les samedis pendant les manifestations des gilets jaunes au milieu de ce chaos urbain. Rien que cette dimension sociale et le parallèle qu’en fait l’auteur suffit à faire dresser l’oreille et à se sentir concerné.
On le sait, une des grandes particularités de la littérature noire est de s’inspirer de la réalité sociale contemporaine, des faits d’actualité brûlants et de les exploiter pour délivrer des messages, muscler une intrigue ou favoriser l’identification immédiate et l’empathie des lecteurs vis-à-vis des personnages et de leur condition. Ici, on tombe délicieusement dans le piège. Les personnages sont habilement façonnés. Leur psychologie est fouillée. On y adhère vite et on les chérit parce que Bizien arrive à leur donner des préoccupations proches des nôtres, à développer leur humanité. Dès les premières lignes on se retrouve ferré, comme un poisson à l’hameçon d’une canne à pêche. Le roman est tellement prenant qu’il se lit quasi d’une traite. Bizien trace des cercles rougeoyants sur le plexus de ses fans, appuie là où ça fait mal.
« Et puis mourir » aurait pu s’appeler « Soif de justice » tellement la plupart des protagonistes cherche à s’en abreuver. De justice. Parfois de justesse. Chacun à sa façon voudra étancher cette soif avec ses moyens, ses convictions et sa personnalité. C’est cette complexité de l’âme humaine, entre jusqu’au-boutisme et renoncement, qui fascine, bouleverse et remue les tripes. Au point d’arriver essoufflé à la dernière page et de refermer le livre en silence, pensif, admiratif et tout simplement mélancolique…
Si c’est bien, c’est Bizien, c’est dire si c’est bien !
4ème de Couv’ :
Plusieurs samedis d’affilée, alors que tous les services de police de France sont mobilisés par les manifestations des gilets jaunes, de meurtres sont commis dans les beaux quartiers de Paris. Cela pourrait être l’œuvre d’un déséquilibré qui aurait poussé jusqu’à la vengeance les revendications de justice sociale, mais le commandant Jean-Yves Le Guen n’y croit pas. Avec son adjoint, le capitaine Agostini, ils jouent contre la montre. Car l’idée d’un « meurtrier gilet jaune » menace de faire l’objet de récupérations politiques qui ne feraient qu’empirer la situation – et le prochain samedi de protestations se rapproche … Un polar d’actualité mêlant revendications sociales et vengeance personnelle – sur fond de Paris en état d’urgence.
Je te rejoins entièrement dans tes propos. Du très bon Bizien
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Aaah ça fait plaisir de voir que tu as kiffé aussi mon Eric 😊
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Bonjour David, je suis entièrement d’accord avec toi, un très bon livre, qui m’a laissé éprouver et remuer de l’intérieur. Bon dimanche. Bisous.😙
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Coucou Aurore,
Trop content que tu aies aimé aussi 😀 gros bisous et bon dimanche 😘
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