« Sicario 2 La Guerre des Cartels » de Stefano Sollima – La chronique qui a une carte à jouer !
Le pitch : Les cartels mexicains font régner la terreur à la frontière entre le Mexique et les États-Unis. Rien ni personne ne semble pouvoir les contrer. Lorsque le gouvernement américain se met à soupçonner ces organisations criminelles d’introduire des terroristes sur leur sol, l’agent fédéral Matt Graver fait de nouveau appel au mystérieux Alejandro pour enlever la jeune Isabela Reyes, fille du chef d’un des plus gros cartels, afin de déclencher une guerre fratricide entre les gangs. Mais la situation dégénère et la jeune fille devient un risque potentiel dont il faut se débarrasser. Face à ce terrible choix, les deux hommes en viennent à remettre en question tout ce pour quoi ils se battent depuis des années…
C’est perplexe que l’on ressort de la séance de ce second volet de Sicario. Déjà la traduction française induit en erreur, le titre original étant « le jour du soldat » (Day of Soldado) et non « la guerre des cartels » ce qui est plus juste.
Perplexe car le film plutôt réussi et intéressant ne transcende pas son matériau de base. Certes c’est un actionner excitant, plus nerveux que le premier opus. Mais que l’on y gagne en nervosité on le perd en intensité, on y reviendra plus bas.

(l to r) Josh Brolin, Jeffrey Donovan and Benicio Del Toro
Le premier Sicario réalisé par Denis Villeneuve était maîtrisé dans sa réalisation (un chef-d’œuvre de réalisation et de technicité) et proposait une atmosphère étouffante et humide mais s’enlisait avec son personnage principal pleurnichard, jouée par une Emily Blunt en demi-teinte, au détriment des excellents Josh Brolin et Benicio Del Toro. On était ressorti de la salle avec un sentiment de frustration aiguë, convaincu d’être passé à côté d’un grand film.
Pour cette suite, exit Villeneuve (ouch !) et exit Blunt (ouf!), welcome to Stefano Sollima (« ACAB » et l’extraordinaire « Suburra ») et on garde la paire Brolin/Del Toro (yesss !) qui voit son importance renforcée.
Si l’on perd donc l’intensité de la réalisation d’un Denis Villeneuve que Sollima n’égale pas sur ce point, loin s’en faut, il faut avouer que ce dernier y apporte une viscéralité plus immédiate et une efficacité qui faisait défaut au canadien. Les scènes s’enchaînent sans temps mort avec une envie d’en découdre. Du coup, le métrage est prenant et t’embarque vers un voyage sans retour en terre mexicaine.
C’est l’actoring qui est la réussite principale du film. Brolin et Del Toro y sont magistraux. Leurs scènes partagées proposent de grands moments vibrants de cinéma et c’est avec délice que l’on se laisse glisser dans leurs bras quitte à y récolter le baiser vénéneux de leurs étreintes mortifères. Par moment, ça sonne comme du Pacino/De Niro période « Heat ». Pas moins. C’est dire.

Benicio Del Toro and Isabela Moner
L’autre surprise venant de la jeune Isabela Moner qui joue la fille d’un baron de la drogue et dont le jeu mêle force et fragilité avec une facilité déconcertante.
Beaucoup de belles choses donc dans un amoncellent de thématiques. Et c’est principalement ici que le bât blesse. Taylor Sheridan, le scénariste surdoué du premier opus et de l‘excellent « Comancheria » pêche ici par excès.

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Le sentiment que le film change systématiquement de direction et ne va jamais au bout de son propos est déroutant. Je déroule, prenez votre respiration : Débuter sur une attaque terroriste d’islamistes sur le sol américain puis enchaîner sur le déclenchement d’une guerre entre cartels au Mexique pour finalement devenir une chasse à l’homme – tout en proposant une réflexion sur la paternité – et terminer en survival, cela fait beaucoup pour un seul et même film et donne l’impression d’assister à un film pas abouti. C’est frustrant et c’est dommage.

Benicio Del Toro
De plus, si le film reste plaisant, il n’imprégnera pas de manière aussi durable les rétines comme avait réussi à le faire Denis Villeneuve avec son premier opus (la chronique ici !), les plans sont moins définitifs, la photographie moins somptueuse.
Cependant, « Sicario La Guerre des Cartels » est un bon summer movie décomplexé qui ne se prend pas la tête et distraie efficacement. Ne boudons donc pas le plaisir mais souhaitons le troisième volet soit plus resserré dans son propos.
Un grand merci à Mensch Agency, à Zvi David Fajol et aux équipes de Metropolitan Filmexport pour l’invitation à la projection privée.
Bon ben j’avais décidé d’y aller ….. Ben j’irais
Le 1er Sicario m’avait un peu laissé sur ma fin
Je ne vais pas rater celui ci
Merci David
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Moi aussi le premier m’avait laissé sur ma faim. J’espère que celui-là te plaira plus 😃
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tres belle chronique encore et encore j irais voir 2 car sinon je vais pas comprendre il faut voir les deux merci mon David pour tout ce que tu fait
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Oui c’est mieux mais pas du tout obligatoire de voir les deux pour comprendre ce nouvel opus 😊
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Toujours un atout dans ta manche 😛 Bon, si déjà ils font des fautes à la traduction, où va-t-on je vous le demande, ma bonne dame ! Heu, mon bon monsieur 😆
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Ben oui m’enfin !!!!
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