« The Innocents » d’Eskil Vogt – La chronique qui plaide coupable ! Coup de Coeur 2022 !
Le Pitch : Un été, quatre enfants se découvrent d’étonnants pouvoirs et jouent à tester leurs limites, loin du regard des adultes. Mais ce qui semblait être un jeu d’enfants, prend peu à peu une tournure inquiétante…
Fraîchement primé du Prix de la Critique & du Prix du Public au Festival Gerardmer et auréolé du Grand Prix de l’Etrange Festival, « The Innocents » déboule sur les écrans avec une force de frappe émotionnelle peu commune.
N’ayons pas peur des mots, ce film est un petit chef-d’œuvre comme on en voit peu, du vrai travail d’orfèvre, que ce soit sa réalisation, sa direction d’acteurs, son ambiance, sa photo, sa musique, son scénario, tout est à sa place.
« The Innocents » est un concentré d’émotions qui renvoie au meilleur du cinéma fantastique des années 70 et 80, à la fois dans sa psychologie et sa construction formelle. Le métrage oscille brillamment entre film d’horreur, drame intimiste et thriller. C’est juste d’une tension phénoménale. La caméra caresse les corps, les creuse comme un scalpel pour pénétrer les âmes des personnages et nous exposer leurs joies, leurs souffrances, leurs fragilités et leurs peurs. Oscillant entre scènes solaires et tendres et scènes d’une noirceur absolue, le métrage contrôle habilement sa montée progressive jusqu’à en devenir suffocant. Du grand art.
Eskil Vogt, le réalisateur refuse le spectaculaire au profit d’une dramaturgie savamment maîtrisée. Pas de jumps scares serviles. Ici l’angoisse est sourde, s’insinue avec félonie dans vos veines et vous glace de terreur à mesure que le métrage déroule son histoire.
Si on devait chercher des influences, vous trouverez dans « The Innocents » une touche de du « Scanners » de Cronenberg et des relents d’un « Akira » sauce norvégienne.
Le travail sur la lumière est magnifique, la photographie est sublime, on ne se lasse pas de contempler les images envoûtantes et hypnotiques distillées par la caméra.
Quand tu penses que les 4 personnages principaux sont des gamins entre 7 et 11 ans et que tu finis carrément par l’oublier par moment pendant la projection, ça te dit à quel point c’est bien foutu, à quel point c’est si justement joué.
Oui, le film est magnifiquement servi par les interprétations au cordeau des 4 enfants qui sont phénoménaux avec une mention spéciale pour le personnage de la petite Aïcha (divinement jouée par Mina Yasmin Bremseth Asheim) qui apporte une si jolie touche de légèreté, d’humanité et de poésie.
Le réalisateur ne juge pas ses personnages, au contraire il arrive à faire émerger de chacun d’entre eux des émotions contrastées ; leurs pleurs, leurs cris, leurs douleurs anesthésient les préjugés et font qu’on s’y attache, parfois plus qu’on ne le devrait…
Pour conclure « The Innocents » se paierait même le luxe d’être la meilleure adaptation à l’écran d’un roman de Stephen King s’il en était l’auteur (ce n’est pas le cas). Entre les moments anodins, candides et drôles et ceux qui blessent mortellement vos yeux au point d’y créer des fleuves de désespoir, ce film est une petite merveille. Oubliez toutes les productions d’horreur américaines cheaps et niaises et précipitez-vous sur ce film. On n’est qu’en février que c’est déjà le film de l’année, un petit chef d’œuvre on vous dit !

Merci à Mensch Agency et à Les Bookmakers/Kinovista pour la projection privée du film.
Tu le vends si bien que je ne résiste pas ! Bisous et contente de te relire 😉
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Tu vas adorer ma belette 😀
Et moi donc 🥰
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Chouette alors !!
❤
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