« Le Sang de la Mariée » de Laurent Scalese – La chronique qui enterre sa vie de jeune fille !

Et de six ! Eh oui, on devient inséparables avec la belle Mélie (du pétillant blog THE LOVE BOOK – Cliquez vite ici si vous ne le connaissez pas !), le besoin urgent de faire notre Lecture Commune mensuelle est devenu une drogue, un rendez-vous plaisir incontournable. Comme vous le savez peut-être, Mélie est aussi une passionnée des auteurs de La Ligue de l’Imaginaire dont Laurent Scalese fait partie. C’est pour célébrer le mois Scalese (celui de septembre qui voit la sortie de son nouveau roman tant attendu « Je l’ai fait pour toi ») que nous avons décidé de choisir cet auteur. 

Le Pitch : Un flic anticonformiste piégé par un redoutable tueur en série adepte des cérémonies sanglantes. Rythme et rebondissements explosifs au cœur d’un thriller sombre et machiavélique. Un homme à la recherche de l’épouse idéale sème la terreur dans tout Paris. L’assassin kidnappe ses victimes, les séquestre et les oblige à porter une robe blanche. Mais la cérémonie nuptiale se termine toujours par un viol et un meurtre. Elie Sagane, commissaire au 36, quai des Orfèvres, est chargé de l’enquête. Epaulé par deux experts, Cécile Argento, une rebelle au passé douloureux, et le capitaine Morin Briard, un ancien sportif accro aux produits dopants, il s’engage dans une course contre la montre dont l’issue semble très vite compromise. 

C’EST QUI L’ÉPOUX ?
J’ai toujours été séduit et enchanté par les romans de Laurent Scalese. De plus, j’aime l’homme. Vous qui suivez ce site régulièrement le savez très bien et je ne m’en cache pas. Pourquoi nier l’évidence ?

Tous très différents dans leur thématique et leur approche, l’auteur arrive à se renouveler livre après livre. Et ce qui est plaisant pour les fans, c’est que toutes ces histoires sont ancrées dans un socle commun, un univers unique où tous les personnages sont connectés de manière plus ou moins forte. Un vrai régal de fan, vous dis-je.

D’ailleurs, rétrospectivement, c’est amusant de découvrir que l’un des personnages s’appelle Richard Neville comme le héros de « La Voie des Âmes » paru 9 ans après. Pour l’anecdote, Laurent Scalese est un passionné et ce nom est la contraction de Robert Neville et Richard Matheson, respectivement personnage et auteur du savoureux « Je suis une légende ». Ça c’est de la référence.

BONNE À MARIER ?
Ok pour les fiançailles, on verra plus tard pour le mariage.
En effet, « Le Sang de la Mariée » (publié en 2006) m’a moins emballé que les autres. Alors certes la déception est relative, ce livre se lit très vite, remplissant la fonction de page-turner : on ne le lâche pas avant la fin.
Il faut dire qu’il sort à peine 1 an après mon roman préféré de l’auteur « Le Baiser de Jason » véritable pépite qui m’avait laissé exsangue. Une pétarade jouissive. Dur de faire mieux juste derrière…

MAIS ON LUI REPROCHE QUOI À CETTE MARIÉE ?
Peut être trop similaire à « L’Ombre de Janus » dans sa thématique, peut-être plus linéaire que d’autres romans de Scalese (malgré une avalanche de rebondissements
comme le veut le genre) ? Peut-être un coupable qu’on devine trop vite, peut-être un personnage qui s’essouffle, le fougueux Élie Sagane (apparu la première fois dans le trépidant « Le Samouraï qui pleure ») ? Peut-être un enchaînement de situations prévisibles, peut-être des dialogues moins percutants qu’à leur habitude… ?

RESTEZ M’SIEUR L’CURÉ !
Toujours est-il qu’il m’a fallu attendre les dernières pages pour m’en délecter et effectuer un rewind salvateur pour analyser le bouquin.
Perplexe… Car ce roman ne manque pas d’atouts : Violent, sexuel, abrupt, un peu dingue, gonflé, viscéral, jusqu’au-boutiste, y a même de l’amour dedans, de la tendresse… Ce sont les petits détails cités ci-dessus qui m’empêche de dire un oui définitif à cette mariée.
Dommage car Laurent propose une conclusion crépusculaire et nihiliste comme on en voit peu, de celles qui tutoient la folie. On ira pas jusqu’au voyage de noces mais si tu veux juste rester pour la nuit…

Le Commentaire de Mélie suite a la chronique de David : J’adore cette structuration de chronique avec des titres sur les paragraphes, un petit scénario qu’on suit avec plaisir et quelle chute, superbe ! Je suis ravie d’avoir fait cette lecture avec toi, surtout sur un livre de Laurent. Quoi qu’il arrive ce fut un très bon moment de partage, as always j’ai envie de dire 😉

LA CHRONIQUE DE MÉLIE (la chronique originale en cliquant ici !) :

Je dois t’avouer que je n’avais pas l’intention de te lire la première fois qu’on a parlé de toi avec David. Ton sujet me stressait un peu, les viols ça me dérange. Puis quelques mois ont passé, la lecture-thérapie a fait son oeuvre et le Challenge de la Ligue de l’Imaginaire est arrivé. Ton auteur est à l’honneur en ce moment. Et puis David ne t’avait pas lu non plus, quoi de mieux que d’en faire une lecture commune pour t’apprivoiser.

Notre rencontre a bien démarré, la joie de retrouver Elie Sagane que j’ai connu chez ton copain « Le Samouraï qui pleure ». Ce policier au caractère bien trempé et qui peut parfois être borderline. Et en quelques pages l’impression de voir une facette supplémentaire de ton auteur et qu’il nous offre à nouveau une partie de son âme. Il me faut te faire une confidence, je n’étais pas entièrement fidèle car en même temps je faisais connaissance avec un autre livre. Celui-ci avait quelques similitudes, notamment les viols, mais il n’avait pas ta pudeur sur ce sujet précis. Tu décrivais des meurtres atroces tout comme lui mais tu avais l’intelligence de la retenue sur les agressions sexuelles. Je te remercie pour cette délicatesse.

Il a tenté de m’amadouer en citant James Ellroy, savait-il que ton auteur l’apprécie ? Sa jalousie a eu raison de moi, j’ai décidé de le laisser bouder dans son coin et de me consacrer entièrement à toi. Toi qui me donnait plus de satisfaction.

Mais tu as voulu te venger, je le sais, ne le nie pas. Tu m’as montré le coupable rapidement, trop à mon goût. Il me restait autant à lire, alors avec mon ami David on a pensé que tu voulais nous piéger. Nous donner une fausse piste. Nous servir le criminel sur un plateau d’argent l’air de rien afin de mieux nous leurrer. J’ai du vraiment te contrarier parce que le twist n’est jamais venu. Ok je sais je lis trop de thriller, tu as des circonstances atténuantes.

Tu as pensé, parce que tu me connais bien, que Cécile Argento me plairait. Une femme au tempérament impétueux, rebelle, loin des clichés de la femme sophistiquée. Une coupe à la garçonne, un blouson de cuir, une moto et hop je suis conquise. En plus j’ai remarqué ton attention aux détails, la fliquette qui est à l’opposé des victimes. Ton tueur recherche la femme « pure », la mariée idéale qui portera sa jolie robe, celle qui sera soumise à sa volonté.

Ton idée de romance dans cette infernale chasse à l’homme était bien vue. Tu amènes un peu de lumière dans toute cette noirceur parce qu’en plus des meurtres en série tu ajoutes des dommages collatéraux, ça dézingue à tout va et j’aime ça. Mais trop passionnée, trop rapide, comme s’il fallait vite que tes personnages abîmés par la vie prennent une revanche, comme si c’était leur planche de salut. Je vois bien ton intention, elle est honorable. Tu es un incorrigible romantique.

Allez ne partons pas fâchés, je suis toujours ton amie, et c’est justement pour cela que je te parle avec franchise. Je l’ai fait pour toi !

Ma note : 3/5

Le commentaire de David suite à la chronique de Melie : Que je l’adore cette chronique au format épistolaire qui exprime magnifiquement tout ce que tu as partagé avec moi pendant nos échanges. L’idée est ravissante. Et quelle chance de partager un Scalese ensemble ! 

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