« Seul sur Mars » de Ridley Scott – Les chroniques martiennes !

Une jolie réussite que ce Robinson Crusoe de l’espace. C’est le coeur serré et tendu que l’on va suivre les pérégrinations de Mark Watney (joué par l’excellent Matt Damon), cosmonaute laissé pour mort par ses équipiers sur la planète rouge, après une terrible tempête, et qui va tenter de survivre dans l’espoir que l’on vienne le rechercher.

Il y avait, sur le papier, de quoi s’inquiéter cependant. Comment garder intact, pour le spectateur, l’intérêt pour un botaniste ingénieur en mécanique échoué en solitaire pendant 2h20 de métrage ?

Pour se faire, il faut s’appuyer sur le talent de conteur d’un Ridley Scott au meilleur de sa forme, sur un scénario malin et profondément humain d’un Drew Goddard (réalisateur de l’excellent « La Cabane dans les bois » et surtout du prochain Spider-Man – eh oui encore un !) tiré d’un best-seller américain écrit par Andy Weir (publié en France aux Editions Bragelonne) et bien évidemment à l’interprétation toute en rondeur et coolitude d’un Matt Damon.

C’est en effet sur les épaules de ce dernier que repose le succès du film. Si l’empathie fonctionne, le spectateur restera scotché sur son siège, en croisant les doigts pour qu’on vienne le sauver. Et le contrat est rempli puisque Matt Damon va nous éblouir, nous amuser, nous enchanter et nous faire trembler aussi. C’est un fait, pour survivre le cosmonaute devra partir en guerre contre l’inhospitalière planète Mars !

Il faut signaler que Matt Damon a décidément l’habitude qu’on vienne le sauver. C’était déjà, il y a vingt ans, le fameux soldat Ryan que Tom Hanks et ses hommes devaient aller récupérer, dans une France encore occupée, dans le merveilleux film de Spielberg. Matt, tu peux pas te débrouiller seul pour une fois ?

Eh bien non ! Et c’est la bonne idée du script qui alterne entre l’organisation complexe et futée d’un Mark Watney pour survivre, les actions de la Nasa pour tenter de le sauver au plus vite et les atermoiements de son équipage qui se remet (mal) de sa disparition.

Les acteurs sont prodigieux, chacun y allant de sa prestation délirante, touchante ou endiablée, parfois à la limite du cabotinage, mais quand c’est si bien interprété, faut-il s’en plaindre ? D’autant que cela ajoute au rythme et contribue à redescendre la pression quand la situation devient compliquée. Et vous imaginez bien que forcément, nous allons aller de rebondissement en rebondissement pour notre plus grand plaisir de spectateur schizophrène.

Côté réalisation, Ridley Scott nous régale de somptueuses images. De celles qui s’agrippent à vous pour secouer et retourner votre petit coeur. Que ce soit les paysages, d’une beauté à couper le souffle. de la planète rouge. Que ce soit dans les scènes spatiales, merveilleuses d’intensité et de technicité. Ou que ce soit dans les scènes terrestres où l’on se sent ployer et chavirer par cette belle leçon d’humanité et ces envolées de sollicitude.

Pour conclure restons sur cette question fondamentale : qui sera le plus fort, le terrien ou la planète Mars ? Il faudra aller le vérifier en salles !