News on fire

« De mort lente » de Michaël Mention – La chronique pressée de vivre ! Coup de coeur Post-COVID

Cette chronique devait être publiée en mars au moment de la sortie officielle du roman. La COVID-19 est passée par là avec ses heurts et sa violence. Violence de la maladie, violence de l’enfermement, violence des annonces quotidiennes. Plus de librairies ouvertes donc report de la chronique. 2 mois plus tard, au moment de la publier, je me suis reposé dessus. Forcément, j’ai réécrit une partie, le prisme est différent d’avant le confinement parce plus rien n’est pareil...

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De mort lente de Michael Mention – Ed. Stéphane Marsan

Comme à l’accoutumée, la sortie d’un roman de Michaël Mention est un événement, une expérience littéraire. Le garçon a une patte, une plume unique, un talent évident pour capter l’époque surtout lorsqu’il adresse un sujet de société, en l’occurrence ici les perturbateurs endocriniens.

Vous savez ces « petites » substances chimiques qui dérèglent le fonctionnement du système hormonal et provoquent des effets néfastes pour la santé, des anomalies physiologiques ou reproductives. Les bébés nés sans bras, l’infertilité, l’autisme, les cancers croissants des agriculteurs…

Dès les premières pages, on se retrouve happé. Mention harponne, Mention passionne, Mention étreint. L’écriture épurée jusqu’à l’os s’infiltre d’abord dans vos rétines, irrigue vos veines, actionne la pompe de votre cœur puis tel un volcan en fusion se projette dans votre encéphale au risque certain de vous court-circuiter. 

WAKE UP !

Il est vrai qu’en ces temps de coronavirus, l’impact des perturbateurs endocriniens pourrait paraître éloigné de nos préoccupations mais il nous touche tous, de façon sourde et pernicieuse. Une fois ceci posé démarre le thriller le plus parano jamais lu de mémoire de lecteur. Oui, on va se le dire ce roman est flippant. Pourtant des années de lectures Polar devraient tanner le cuir.

Mais l’approche est différente : Michaël Mention rapproche sa caméra du sol, filme nos émotions, pénètre l’âme de ses protagonistes et nous parle directement au creux de l’oreille. D’apprenant on passe à sachant.

C’est finalement rare les thrillers qui parlent de nous, de notre quotidien. Nous sommes habitués aux grandes histoires, aux meurtres violents, aux mécaniques machiavéliques, aux apparats extraordinaires. Alors qu’ici l’ennemi est silencieux, invisible, vénéneux, opaque mais ses effets sont ravageurs dans le temps.

RAGE AGAINST THE MACHINE

« Nous sommes en guerre » nous prévient le roman. Vous avez déjà entendu ces paroles récemment, non ? Alors autant être en guerre contre un virus peut sembler bien dérisoire, autant contre une industrie chimique délétère et ses lobbys surpuissants, ces mots sonnent justes et font froid dans le dos.

La combat est âpre, les coups tordus nombreux et c’est un vrai ascenseur émotionnel que nous propose l’auteur. Un game of thrones des temps modernes, une épopée juridico-judiciaire, une bataille psychologiquement violente.

Ceux qui avancent à visages découverts contre ceux qui avancent à visages couverts. Que ce soit Nabil ou Marie, simples citoyens, Franck le journaliste ou Philippe le scientifique, chacun verra sa vie chambouler par cette machine implacable qui se met en place pour tenter de punir les récalcitrants.

Et puisqu’on parle des personnages, Michael Mention a le don de vous créer des amis imaginaires attachants tant ses personnages sont incarnés, multidimensionnels et touchants. Pas parfait, simplement humains. Comme vous. Avec leurs failles et leurs questionnements. +1 pour l’empathie ! Et ça marche, vous allez vous angoisser pour eux, souffrir avec eux, mouiller vos yeux pour eux, hurler de joie avec eux, partager leurs peines, leurs désarrois et leurs espoirs.

Une fois de plus la musique prend une part prépondérante dans l’écriture, rythmée aux humeurs des personnages faisant passer des émotions incroyables, d’une puissance folle collant parfaitement au tempo haletant du roman.

Michaël nous livre son roman le plus personnel avec en prime sa fougue légendaire et son indéniable talent. Vous allez les sentir les picotements, les petits grattements sur votre peau, cette sensation diffuse. Tout ce qu’un grand roman aux pouvoirs hypnotiques peut provoquer chez un lecteur.

Un roman vital : achetez-le et faites-le vous rembourser par la Sécu !

Si vous voulez en savoir plus, retrouvez l’interview de Michael Mention dans le Numéro 6 de « La Fringale Culturelle » – C’est ici pour vous le procurer : https://www.lafringaleculturelle.fr/produit/lfc-6-i-frederic-beigbeder/

4ème de Couv’ :

« Nous sommes en guerre. Il en va de notre évolution, de l’avenir de l’humanité. Ils noyautent la Commission, alors nous noyautons l’industrie. Tous les coups sont permis. »
Marie, Nabil et leur fils étaient heureux. Philippe était un éminent scientifique. Franck était journaliste au Monde. Désormais, ils sont victimes du puissant lobby de l’industrie chimique. Leur erreur : s’être interrogés sur les perturbateurs endocriniens, ces substances présentes dans notre alimentation et les objets de notre quotidien, responsables de pathologies telles que l’infertilité, le diabète ou encore le cancer. Marie et les autres exigeaient des réponses, ils subissent une riposte d’une violence sans précédent. Rien ne leur sera épargné. Une guerre sans pitié, de Paris à Bruxelles, de la Bourse à la Commission européenne, où s’affrontent santé publique et intérêts privés, notre avenir et leurs profits.

About Smadj (1119 Articles)
Plus que des quatrièmes de couverture, plus que des résumés de films, c'est de la passion et de l'émotion que vous découvrirez ici.

6 Comments on « De mort lente » de Michaël Mention – La chronique pressée de vivre ! Coup de coeur Post-COVID

  1. « Mention harponne, Mention passionne, Mention étreint » : tout est dit !
    Je suis bien sûr en phase avec ton enthousiasme envers le talent de l’écrivain et envers l’importance de ce qu’il raconte.
    Légère divergence de ressenti quand tu dis que c’est son plus personnel ;-). Pour ma part je l’ai vu au contraire comme prenant une certaine hauteur. C’est surement les deux 😉

    Aimé par 2 personnes

    • Ah j’aime bien quand l’interprétation est multiple et que les avis divergent sur le contenu d’un bouquin (même si ici la divergence est minime).
      Ecoute je lui ai posé la question lors de l’ITW pour La Fringale et il m’a dit que oui mais je pense que comme tout auteur, tu le retrouves dans chacun de ses écrits 😉

      Aimé par 2 personnes

  2. Mais tu as la peau trop douce que pour arriver à avoir le cuir tanné, ma poule ! 😀

    Gaffe, en ces moments, avoir un blog qui se nomme « c’est contagieux », ça pourrait foutre les chocottes aux paranos (et même moi, je vire parfois parano, mais pas chez toi).

    Pas encore lu, je me le réserve pour juillet, comme ça, j’aurai des sueurs froides. J’ai lu tellement d’horreur sur la bouffe (et autre) dans le « Conflit de Canard », dans le « Canard Enchaîné » que je n’ai parfois plus envie de bouffer.

    Bon retour par minou ! Heu, parmi nous 😆

    Aimé par 1 personne

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