En voila un roman passionnant, bluffant, intriguant, captivant et haletant. Trêve de « ant » et expliquons le pourquoi de tant d’enthousiasme. Ok je vais éviter les miasmes.

Il est nous est proposé ici la plongée dans un univers virtuel, le Demi-Monde, mais résolument réaliste quand on y est à l’intérieur, recréant et amalgamant le pire des situations historiques passées. de la « Solution Finale » en passant par « La Terreur » de l’après-révolution française ou le génocide du peuple soviétique perpétré par Staline. Les fondations d’une situation explosive, une véritable poudrière prête à s’enflammer à la moindre étincelle.
Ce demi-monde programmé pour mettre au pouvoir ceux que l’Histoire a connu de plus tyranniques, sanguinaires, sadiques : Heydrich, Crowley, Beria, Robespierre, Ivan le Terrible et j’en passe.
Bien évidemment tout ce joli monde va vouloir s’affronter pour conquérir le pouvoir suprême et déclencher l’annihilation pure et simple de ses concurrents.

Comme si cela ne suffisait pas, calqué sur un pitch à la « New-York 1997 », sera organisé le sauvetage de la fille du président des États-Unis qui se retrouve coincée dans ce demi-monde patibulaire mais presque.
Snake Plissken n’étant pas disponible, c’est à une bombasse Black, la sculpturale et chaudasse Ella, que la mission échouera et qui devra donner le meilleur d’elle-même pour tenter de la libérer.

Le talent de Rod Rees, l’auteur britannique, est de nous tenir en haleine, exsangue, à la merci de sa plume. Et il nous alimente bien le bougre. Chaque page tournée est une avancée organique jouissive dans un monde technologique.

Tout cela ne serait qu’un joli roman d’anticipation, si les sujets intelligemment traités ne nous poussait pas à une réflexion plus métaphysique sur l’Homme, son Histoire, ses religions, ses philosophies.
Le nombre de parallèle que ce roman propose est tout bonnement incroyable et on se surprend à envisager toutes les étapes parcourues par l’Humanité d’un œil nouveau et différent. Et si nous étions-nous même dans une simulation digitale dans un postulat à la « Matrix » ?
Si nos supposées croyances n’étaient que du vent, basées sur de vieilles superstitions, émanant d’un temps où chacun des phénomènes concrets et des rouages de notre monde s’expliquaient à l’aide de déité(s) faute d’avancées scientifiques explicatives ? Dieu est-il une entité concrète ou la somme de nos peurs ?
Chacun se fera son opinion selon ce qu’il est et ce qu’il croit.
N’est-ce pas la magie de la littérature ?