« Brutale » de Jacques-Olivier Bosco – La chronique Sparadrap ! LC avec Nathalie Blanché Le Fèvre.

Brutale de Jacques-Olivier Bosco
Il ne fallait pas moins de deux chroniqueurs pour s’emparer du brûlot qu’est « Brutale », le dernier roman de Jacques-Olivier Bosco. Nathalie Blanché Le Fèvre m’a fait l’honneur d’une lecture commune. Si vous avez déjà lu ici sa chronique du « Cramé » du même Bosco, vous savez à quel point cette Black Lady du polar est fan de l’auteur (pour lire sa virevoltante chronique, cliquez ici !). C’est donc vêtus d’un gilet pare-balles et d’un casque de moto que nous nous sommes jetés à corps perdus sur ce « Brutale ».
Le Pitch : Elle est jeune. Elle est belle. Elle est flic. Elle est brutale.
Des jeunes vierges vidées de leur sang sont retrouvées abandonnées dans des lieux déserts, comme dans les films d’horreur. Les responsables ? Des cinglés opérant entre la Tchétchénie, la Belgique et la France. Les mêmes qui, un soir, mitraillent à l’arme lourde un peloton de gendarmerie au sud de Paris. Que veulent-ils ? Qui est cet » Ultime » qui les terrorise et à qui ils obéissent ? Face à cette barbarie, il faut un monstre. Lise Lartéguy en est un. Le jour, elle est flic au Bastion, aux Batignolles, le nouveau QG de la PJ parisienne. La nuit, un terrible secret la transforme en bête sauvage. Lise, qui peut être si douce et aimante, sait que seul le Mal peut combattre le Mal, quitte à en souffrir, et à faire souffrir sa famille.

SMEP 2017 – Jacques-Olivier Bosco – Copyright KoMa
Dès la première phrase, Bosco rappelle à tous que le boss du noir est de retour : « Les feux arrières des centaines de banlieusards coincés dans les les embouteillages forment des filets de sang sur les hauteurs de la ville. » Rien à dire, ça met dans l’ambiance !
Comme toujours l’écriture est flamboyante, imagée, projetant des halos de lumière hypnotique dans les iris du lecteur.
Bosco, qui nous avait jusqu’ici habitué aux personnages de gangsters bad guys au grand cœur (ou pas), nous fait une intéressante proposition de personnage de flic féminin atypique, imparfait et au final attachant. Cette fliquette au seins pointus va mettre à mal le mâle et se poser comme une icône de la contre-culture populaire.
Dès la couverture, d’ailleurs, où sa silhouette évoque celle de Virginie Despentes. Et ce n’est pas un hasard tant son héroïne tutoie les personnages féminins aux fêlures aiguës créés par l’auteure de « Baise-moi ».
Revancharde, vacharde, toujours sur le fil du rasoir, Lise ne s’accommode pas de compromis dans son attitude jusqu’au-boutiste et elle va dérouiller du mauvais garçon. On a envie de se faire passer les menottes subito du coup…
Plus sérieusement, cette perpétuelle fureur fait que l’on a du mal à s’y attacher de prime abord. Tout le talent de Bosco sera de nous faire changer d’avis avant la fin du roman et de crier « encore ! » ou « grâce » pour les moins robustes d’entre vous.
C’est à coups de griffes et à coups de riffs saignants que l’héroïne traverse la vie et cette enquête. Bosco nous gratifie d’une collection de rock-songs puissante à la noirceur d’un morceau de charbon et au tempo des Tambours du Bronx. L’auteur intègre parfaitement chacun de ces joyaux dans ses scènes et ses descriptions, émaillant ses mots de sons intenses contribuant à une immersion totale et à une expérience peu commune.
Mélange de western et de tragédie grecque, dans « Brutale » Bosco ne boude pas son plaisir (et le nôtre) en puisant allègrement dans les genres, ne s’accommodant d’aucune contraintes et se foutant des étiquettes.
De fait, il s’approprie aussi les codes des films d’actions, des séries B dynamitées, des jeux vidéos, des comics-books pour nous livrer un roman explosif, survitaminé, un blockbuster qui ruinerait les plus grand studios hollywoodiens.
S’il n’est pas aussi définitif qu’un « Loupo », on ne va pas se mentir, « Brutale » reste quand même un très bon calibre qui tire ses balles avec efficacité. Hé, fais attention, t’es touché !

Nathalie Blanché Le Fèvre Contaminée
Lise est Brutale et le dernier roman de JOB va vous en faire baver, jusqu’au bout ! Fidèle à l’auteur car j’aime sa plume nerveuse et « Brutale », j’avoue que ce livre m’a bien fait saliver…
1ère scène : Brutale, rapide, efficace puis ça se calme, direct. Pour avoir lu tous les romans de l’auteur, ça ne lui ressemble pas. Je n’accroche pas de suite à Lise, trop Brutale ? Trop « brute de décoffrage », comme la qualifie l’auteur, pour m’émouvoir ? Peut-être…
Je suis perdue JOB car tu m’as donné de très très mauvaises habitudes avec tes précédents polars ! 😉 Normalement ton attaque est fulgurante et là tu me fais languir ! Mais je ne vais pas longtemps rester sur ma faim…
Perplexe sur les 50 premières pages : JOB se serait-il assagi ?!?! Naaaan ce n’est pas possiiiiiible !!!! Je me pose alors 2 questions : va-t-il juste nous conter le quotidien de ce flic hors normes, Lise, ou une intrigue va-t-elle naître ?
Mais finalement, JOB se pose ou plutôt prend le temps d’introduire son personnage. La faute à la maturité ? Peut-être… Pour le moment je l’aime pas cette Maturité qui met mes nerfs à rude épreuve !
Heureusement, après une quinzaine de chapitres (et les chapitres sont courts, le livre plus long que les précédents, donc, pas de panique) me voilà rassurée : on se familiarise davantage avec Lise qu’on compare facilement à une NIKITA, version JOB. Une prédatrice qui se déplace en hypersportive, toute de cuir vêtue, à la recherche des proies qui pourront la libérer du mal qui la ronge. De plus, l’origine de sa « brutalité » est plus que crédible et petit à petit on s’attache davantage à cette rafale d’1m66.

Nikita de Luc Besson
Enfin, l’intrigue point, tardivement à mon goût, mais je ne vais pas être déçue car sur son passage, telle une tornade, elle va tout dévaster ! Sans pitié ! Et c’est ça que j’aime chez JOB. Je retrouve aussi sa marque de fabrique : un récit rythmé par du gros son, les valeurs de la famille, des scènes d’action dignes de ce nom, le fameux whiskey irlandais 🙂 … et même l’irrésistible Cramé !

Le Cramé – Jacques Olivier Bosco
Et l’arrivée du Cramé m’apporte clairement la touche JOB qu’il me manquait, je retrouve, en même temps que lui, l’atmosphère primitive qui me plaît tant.
Ouf…. J’ai enfin retrouvé le JOB que je préfère, celui qui n’a aucune pitié, qui fonce tête baissée dans l’action et qui n’épargne personne.
Le chapitre 48 résume à lui seul la plume JOB que j’apprécie plus que tout et je n’ai pas été assez rassasiée dans la 1ère partie du livre. Indéniablement, dans cet opus, le point fort de JOB reste les scènes d’action « brutales » 🙂 et la deuxième partie n’en a pas manqué, pour mon plus grand plaisir !
Vous mixez l’héroïne de Besson à la barbarie d’un Tarantino et ça vous donne les meilleures scènes d’action de ce JOB.
Mon seul regret, c’est que je n’ai pas été émotionnellement emportée par Lise qui, pourtant, ne manque pas de charisme. Je pensais que le traumatisme psychologique subit dans son enfance aurait été davantage approfondi. Peut-être cela m’aurait apporté l’intensité émotionnelle qu’il m’a manqué ?
De plus, quelques zones d’ombres subsistent à la fin de ce polar noir mais peut-être aurai-je toutes les réponses dans le 2nd opus ?!!! Je ne demande que ça !!! Vas-y JOB ! Rassasie-moi ! 😉
Ces dernières remarques sont très subjectives car je compare Lise aux protagonistes des précédents romans de l’auteur et c’est forcément « pas biiieeeeen !!!! » 🙂 Mais je les ai tellement aimés… Ok pas d’excuses 😉
Allez, pour la peine je vais me flageller avec « Brutale » en attendant TRES TRES TRES impatiemment la prochaine tornade JOB, puissance mille !!!!
Ma Note : 3/5
Il faut aimer l’action pure et dure pour lire ce roman (ce qui n’est pas trop mon truc).
J’ai beaucoup aimé vous lire tous les deux, avec deux ressentis bien complémentaires qui permettent de se faire un avis sur le bouquin, merci !
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J’avais dévoré la tienne à sa sortie et compris ce qui ne t’avais pas embarqué. Ce que tu dis est juste : si tu n’aimes pas l’action pure et dure, tu peux être rebuté.
Merci pour tes gentils mots. C’est vrai que les deux ressentis fonctionnent bien car ils se complètent bien pour éclairer le lecteur et j’aime beaucoup la plume de Nathalie ❤️
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What a fuck ! Merci les amis, les passionnés, les pros de la culture Geek et Vintage ! Et Yvan, j’espère vraiment que le prochain, plus sombre et plus profond, moins « Brutale » dans la forme, te touchera ( je prends très au sérieux les retours des passionnés 😉 😉 )
Merci Merci Merci pour ces deux retours francs et ces références !
JOB
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Merci à toi de nous procurer autant de plaisir avec tes bouquins et merci d’avoir passé une tête ici 😃
On a hâte de lire le second vu ce que tu nous en dit 😃
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j ai lu le premier et j ai accrochez
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Content que tu aies aimé aussi ^^
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Bon, il serait temps que je fasse connaissance avec le JOB moi aussi !!! 😀
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Ben oui alors ! Lis « Loupo » tu devrais kiffer !
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Il me semble qu’il traine sur une de mes étagères… mais sans Babelio d’allumé pour me répondre, je ne saurais dire si je rêve ou pas 😆
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Il est court en plus. Tu devrais te régaler !
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J’aime mieux quand c’est long, moi…. Oui, je sors 😆
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Gourmande 😂😂😂
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Je ne mange pas la chose…. je ressors de nouveau !
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Je suis heureuse de te revoir parmi nous mon ami 🙂
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Et moi donc ! Vous m’avez trop manqué 💖😃
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C’est réciproque 😊
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Punaise je suis toujours à la bourre !!! 😀
Elle déchire ta chronique David ! ❤
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Merci ma belle ^^
La tienne aussi 🙂
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