Un nouveau film de Tsui Hark est toujours une bonne nouvelle, synonyme de qualité et promesse de merveilleux moments.

Il faut dire que l’homme est créatif, généreux et passionné. Et que son cinema est inspiré et inspirant.

C’est avec grand plaisir que le spectateur va découvrir un pan de l’histoire chinoise, plus particulièrement celle qui suivit la défaite et le retrait des armées d’envahisseurs japonais à l’issu de la seconde guerre mondiale.
Un moment clé de la reconstruction du pays à la longue muraille de pierres.

Vendu comme un film de guerre et d’action au travers d’une bande-annonce furieuse, le film est pourtant un puit d’humanisme et de sagesse ancestral. Tsui Hark choisit plutot de prendre son temps pour développer son cadre et ses nombreux personnages.

Les scènes chocs sont donc très rares mais d’autant plus fulgurantes,
Notamment une scene avec un tigre, plus effrayante que tous les dinosaures et les terminator réunis. C’est qui le maître ?

Les personnages sont vraiment bien travaillés. Attachants et à la personnalité bien trempée. Comme le film fait plus de deux heures, Tsui Hark prend le temps de les installer, privilégiant la caractérisation à l’action sans fond. Un parti-pris payant car du coup, les 3 grosses scènes de combats résonnent encore plus fort, s’installent durablement et martèlent les esprits. Un ballet scénographique de virtuose.

Une mention pour le personnage de Yang, fascinant et ambigu, interprété par un Zhang Hanyu, plus cabotin et mystérieux que jamais. Un personnage comme seuls les films asiatiques savent nous proposer désormais. Un rôle à la Clint Eastwood dans le film « Pour une poignée de dollars » pour situer le registre.

En résumé, ce film est un mélange savoureux de Mad Max (pour les Bad Guys), de la horde sauvage et des 12 salopards en plus du Sergio Leone mentionné ci-dessus.
La force de Tsui Hark, à la manière d’un Tarantino, est de s’approprier ces références et de les façonner en un matériau solide et excitant de sa patte très personnelle. On en redemande !