News on fire

« Birdman » de Alejandro González Iñárritu

Birdman

Birdman – Inàrritu

Perplexe… Les portes du cinéma se referment… Des pensées t’assaillent, te taraudent… Perplexe…

Alors oui, l’expérience cinéma démarre sur les chapeaux de roue, voltigeante, tourbillonnante. S’enchaine une succession de plan-séquence qui donnent du rythme, le tournis. C’est fou. Le film est bouillonnant, en perpétuelle ébullition même, mais on ne pourra pas parler de totale réussite tant le matériau est inégal. De l’extraordinaire à l’insipide. De l’exaltation à l’ennui. Inàrritu nous régale pendant 1h/1h30 et s’effondre ensuite dans une dernière partie qui semble ne jamais finir, s’éternisant dans un enchevêtrement de scènes toutes plus ennuyeuses les unes que les autres, parfois à la limite du ridicule.
C’est fou de rater sa fin à ce point.

Néanmoins, le film nous interroge. Inàrritu dissèque les dessous du succès, de l’échec et ses conséquences.
C’est quoi être un artiste ? A quoi cela se mesure-t-il ? Au succès ou à l’intégrité ? À la qualité de son jeu ou au nombre d’entrées ? Un film de super-héros est-il plus putassier qu’une pièce de théâtre de Broadway ? L’intégrité est-elle plus prégnante à New-York qu’à Los Angeles ?

Une traversée de l’égotisme dans toute sa splendeur. Une vraie réflexion sur « l’entertainment », cette soif de reconnaissance en tant qu’artiste qu’il soit de niche ou de masse. Et surtout ce besoin abyssal d’amour. Être aimé, admiré, reconnu. Ne pas l’être, jette ces acteurs dans un puit sans fond de désespoir. Mais au-delà des acteurs, chacun peut se retrouver dans cette quête de l’absolu. « All you need is love » disaient les Beatles et chacun cherche sa part.

C’est un film à performances avant tout et effectivement les acteurs y sont énormes, Michael Keaton en tête dont le film semble avoir été écrit pour lui. Ces similitudes accentuent forcément ce côté cinéma-vérité dont chacun des plan-séquence en est l’illustration. Un coté « Real Life » qui émoustille et nous rapproche des comédiens.
Edward Norton et Emma Stone illuminent de leur présence le film nous délivrant de superbes moments de cinéma.

Devant de tels performers, on sera déçu par le peu de place laissé à Naomi Watts, mais le clin d’œil à Mulholland Drive va émoustiller les petits coquins. Si, si !

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11 Comments on « Birdman » de Alejandro González Iñárritu

  1. Je suis d’accord toi, je suis rentrée perplexe et avec le mal de mer, car les plans séquences, il faut supporter la caméra sur l’épaule qui bouge tout le temps ! Toutefois ce n’est pas un mauvais spectacle, ça passe bien, les acteurs sont géniaux, chaque échange est un petit régal, mais…
    Je ne sais toujours pas ce qu’on a voulu me raconter comme histoire, car c’est très confus comme récit. Des oppositions sont posées Hollywood/ Broadway, Le théâtre/ le cinéma, La réalité/ La fiction. Des caricatures sont esquissées: le rôle de la critique, l’actor’s studio, le superhéros…, oui mais pour en venir où?
    Tout n’est qu’effleuré, et au bout du compte c’est caricatural, et le comédien dont la fille tourne forcément mal, c’est un vrai cliché. Bref, perplexe !

    Aimé par 2 personnes

  2. Je vois que nous sommes alignés et ça me rassure Titania. Je pensais être le seul.
    Merci de ton précieux avis.

    Aimé par 1 personne

  3. Je suis une coquine mais je n’ai pas encore regardé Mulholland Drive qui est sur mon DD du PC. Ok, j’ai du retard dans mes films, je sais. Je note birdman, qui est aussi dans mon PC et je te dis quoi lorsque j’aurai le temps de le visionner. 😉

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  4. En attendant l’avis d’une belette, je donne celui d’un bison qui adoré. Du début à la fin. Ces longs plans séquences qui donnent le tournis, cette batterie qui vient marteler de son swing les errements dans l’envers du théâtre, Michael Keaton en slip.
    J’ai tout aimé. Même si j’ai préféré les précédentes réalisations d’Inarritu. De là, j’en suis sorti conquis comme si j’avais pris un cachet d’extasie avec un pichet de bière mexicaine (le genre de truc à te faire halluciner devant le carreau blanc des chiottes quand tu vas pisser toute cette bière). Mais je te rejoins sur une chose : un peu plus de Namoi Watts ne m’aurait pas déplu non plus…

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    • Trop content de te voir ici le bison ^^
      Et un grand merci pour ton commentaire très inspirant 🙂
      J’avais oublié de parler de cette batterie entêtante et perturbante qui enrobe si bien le film.
      Si tu aimes les situations décalées, Mila Kunis qui récure les toilettes dans « Jupiter Ascending » devrait te faire jubiler ^^
      La bise et bienvenue 🙂

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  5. Francois-xavier Manson // 3 juin 2015 à 0 h 01 min // Réponse

    Et ….. Pas d’accord !!! 😀
    Comment peut on voir Birdman comme étant insipide ?? !
    Ce film c’est le plus intelligent sur le théâtre depuis Cassavetes !!
    Du début à la fin c’est un tourbillon génial de mise en scène , d’intelligence du scenario , d’interprétation de génie !
    Insipide ?
    Sacrilège ! 😀
    Cette œuvre c’est une mise à plat du mythe de la célébrité , qui rend fou ceux qui y touchent , et qui le reste de leur vie n’auront de cesse d’y revenir pour retrouver le frisson qu’ils on ressentis .
    Keaton est incroyable dans ce rôle , qu’on dirait écris pour lui , tellement le lien entresol parcours et cette histoire saute aux yeux .
    La caméra à l’épaule c’est une idée géniale qui nous donne le sentiment d’être nous même au cœur de ce processus .
    Keaton en slip c’est fabuleux , et jamais ridicule , parce que Innaritu a le plus grand respect pour ces personnages et ces acteurs .
    Caricatural Birdman ?
    Sacrilège ! 😀
    Le rôle de la fille c’est de dire voir ce qu’il a raté pendant qu’il jouait Birdman , de voir ce que son addiction à la célébrité lui a coûté .
    Il n’y a rien de caricatural , sur le point de vue du scenario c’est génial .
    Si l’on peut trouver que çet opus est un tantinet moins bon que le sublime Biutiful , il est largement au niveau des autres films d’Innaritu .
    Çet opus c’est un régal pour les yeux , pour l’esprit , pour l’intelligence , çet opus c’est un chef d’œuvre , et la fin superbe le prouve !

    Aimé par 1 personne

  6. Francois-xavier Manson // 3 juin 2015 à 0 h 03 min // Réponse

    Oups pardon pour les coquilles du à ce fichu traitement de texte sur IPad ……. 😒😔

    Aimé par 1 personne

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