« La dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil de Joann Sfar – la chronique qui tient la route !
Une réalisation racée, somptueuse, stylisée, association savante de plans serrés et de plans larges, d’images saccadées, de mouvements, de split-screens au charme suranné.
La photo est magnifique, majestueuse, les couleurs sont saturées, vibrantes, brillantes. Du bel ouvrage artistique.
Les plans improbables du réalisateur sont à couper le souffle. Ils hypnotisent les spectateur tel Kaa le serpent du Livre de la Jungle.
La caméra de Joann Sfar passe son temps à mater sous les jupes de son actrice aux jambes démesurément longues comme un compas langoureux.
Freya Mavor irradie l’écran de sa candeur et de son animalité. Mutine et sensuelle. Si ça ne suffit pas pour faire un bon film, cela permet de ne pas trouver le temps long.
Il faut la voir se parler à elle-même, s’engueuler, s’interroger, de répondre, rire de ses bêtises. Sfar est amoureux et on le comprend. Il multiplie les effets et les gros plans sur le somptueux visage et les courbes affolantes de son actrice. Au détriment du reste de son film.
Ce n’est pas l’histoire qui prime ici mais l’ambiance seventies revisitée. Avec talent. Une sorte de nonchalance moite qui réchauffe les salles obscures. Sfar tente de retranscrire le mood tres particulier du livre du même titre de Sebastien Japrisot dont est tiré le film. Alors, il est probable que les mots distillent plus facilement un ton, une humeur, l’air du temps que des images. Et même si l’inverse peut-être vrai, ce n’est pas le cas ici. Il manque de la consistance, de la substance.
L’intrigue est tarabiscotée, floue, opaque. A la limite on s’en foutrait si les acteurs envoyaient du pâté. Mais ce n’est pas le cas : les acteurs choisis ne sont pas à niveau, jouant tous plus faux les uns que les autres. Une torture. On ne peut que s’exaspérer de ce gâchis qui nuit à la crédibilité de l’histoire et à l’assise du film. Le gros point noir. Joann Sfar privilégie les belles images à une direction d’acteurs plus musclée. C’est dommage.
Heureusement, pour terminer, la bande-son est imparable, enjouée, groovy, impeccable. Elle participe à emmener le film au-delà des cimes de la plantade. De justesse.
« J’ai jamais vu la mer » nous souffle Dany l’héroïne, et nous on n’a jamais vu le film qu’on espérait.
« à mater sous les jupes de son actrice aux jambes démesurément longues comme un compas langoureux »… à force de mater sous les jupes des filles (♫ les garçons ont les yeux qui brillent, pour un jeu de dupe, vois sous les jupes des filles ♪), c’est votre compas qui va devenir tout raide !!
T’as de ces phrases, toi, ça déborde de poésie et ça me fait sourire béatement ! Un plaisir de te lire, moins de voir le film 😉
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Oui la chanson de Souchon est adéquate 🙂
Rhoooo mais tu vas me faire rougir toi :))))
Je parle du visage pas du bout du compas ;p
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J’adore Souchon !
Pardon, je suis un peu esprit mal tourné, moi…
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Mais non mais non 😉
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Ouf !
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Je suis vraiment content que tu aimes mes mots :-)))
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Tes mots ne sont pas des maux, mais ils illuminent l’article et ma matinée.
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Oooooh un amour je te dis !!!
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Tu me fais rougir !!
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J’ai hésité et puis finalement, suis allée voir Umrica. Pas le même genre mais une splendeur ! 😄
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Je n’ai pas entendu parler de ce film. Tu peux m’en dire plus ? Merci 🙂
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l’histoire d’une famille indienne dont le fils ainé part pour les Etats-unis (Umrica avec l’accent). Le petit frère va rester au village jusqu’au jour où il décide de partir à sa recherche et de le rejoindre. Un film sur les rêves, la famille, l’amour….
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J’ai beaucoup aimé ce roman de Japrisot qui été depuis longtemps épuisé en poche. c’est sympa Folio va le réimprimé, l’occasion pour beaucoup de monde de se rattraper. En fait je crois que j’ai aimé tout les Japrisot que j’ai lu de l’été meurtrier en passant par un long dimanche de fiançailles sans oublié, Compartiment tueurs que j’ai adoré mais aussi Mais qui a tué Harry ou encore Piège pour Cendrillon, Adieu l’ami, Le passager de la pluie ou La course du lièvre à travers les champs. Bref lisez Japrisot. D’ailleurs mon David, il y a quelques année, Gallimard publié un recueil de plus de 1000 pages des « Romans policiers » de l’auteur, il y sont presque tous.
Voilà ça c’est dit et bravo et merci pour ce super compte rendu de ta séance ciné. J’ai tout de m^me l’impression que la chronique est plus intéressante que le film m^me si c’est Sfarr qui est à la manoeuvre. 🙂
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Un grand merci pour toutes ces infos précieuses sur Japrisot ! C’est super instructif et je me suis noté tous ces titres 🙂
Merci pour tes gentils mots ça fait chaud au cœur 🙂
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D’ailleur mister david, si tu veux plus de précision, tu peux lire ma chronique du jour c’est justement sur Japrisot.
J’en ai profité pour renvoyer sur ton avis sur ce film 😉
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Oh c’est super sympa ça :-)))
j’y vais 🙂
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Oh c’est super sympa ça :-)))
Merci 🙂
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bon ben tu viens tout simplement de me débarasser d’une dilemme. je voulais voir le film mais je n’avais pas encore lu le bouquin ce qui m’embête prodigieusement quand ce genre de cas se produit. Ta chronique me fait economiser des pèpètes, et me laisse le temps finalement pour lire le livre 😉
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A ton service ma souris 🙂
Et tu me diras si le livre te plaira 🙂
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Il m’a déçu…
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Et moi donc…
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