« Spotlight » de Tom McCarthy – La Chronique qui investigue !

Spotlight – Tom McCarthy
Le pitch : Adapté de faits réels, Spotlight retrace la fascinante enquête du Boston Globe – couronnée par le prix Pulitzer – qui a mis à jour un scandale sans précédent au sein de l’Eglise Catholique. Une équipe de journalistes d’investigation, baptisée Spotlight, a enquêté pendant 12 mois sur des suspicions d’abus sexuels au sein d’une des institutions les plus anciennes et les plus respectées au monde. L’enquête révélera que L’Eglise Catholique a protégé pendant des décennies les personnalités religieuses, juridiques et politiques les plus en vue de Boston, et déclenchera par la suite une vague de révélations dans le monde entier.
Intelligent et subtil, Tom Mc Carthy évite tous les poncifs dans son film-fleuve. Même si le sujet est sensible, le traitement est d’une sobriété exemplaire, présenté avec finesse par un réalisateur en pleine maîtrise de son histoire et de sa caméra.
Aucun artifice ne viendra entacher le film, que ce soit dans la réalisation, la musique ou le jeu des acteurs. Tout est mis au service de l’histoire.
Méticuleux, le réalisateur construit patiemment son édifice, pièce par pièce, jusqu’à un final libérateur et émouvant.
Le sujet est à la fois effrayant et effarant. Parce qu’il est vrai ! Ce film relate des événements ayant vraiment eu lieu ce qui fait froid dans le dos.

Spotlight – Tom McCarthy
« Spotlight » n’est pas qu’un film anti-clérical primaire comme pourrait le laisser supposer son sujet d’investigation autour de prêtres pédophiles. C’est l’intelligence (on y revient) du traitement qui fait la différence et emporte le film trois coudées plus loin.
Son traitement est religieux mais aussi social et politique.
Religieux donc, car c’est bien de graves atteintes, portées à des enfants abusés sexuellement par des prêtres, et couverts par l’épiscopat et les hautes instances de l’église catholique, dont il est question ici.
Social car la misère appelant la misère, le statut des prêtres, considérés comme des porte-paroles à l’aura quasi-divine par une partie de la population peu favorisée, a permis à tels abus d’exister et de taire les ignominies. Comment oser juger de la nature de ses « héros christiques » ?
Politique enfin, puisque notables, politiciens ou homme de presse – que ce soit par copinage, dédain ou peur du scandale – ont chacun à leur manière étouffé les affaires.
Dans ce genre de film à enquête journalistique, dont le plus célèbre reste « Les Hommes du Président » avec Robert Redfort et Dustin Hoffman sur le Watergate, c’est le rythme, le suspense (comme un thriller) et évidemment surtout le jeu des acteurs qui suscitent l’engouement et l’adhésion du spectateur. Ce sont eux qui vont insuffler de la profondeur, du contenu, de l’émotionnel à un genre qui peut vite s’avérer ennuyeux par sa sobriété d’actions. Ce n’est pas le cas ici, soyez rassurés. On retient néanmoins son souffle au fur et à mesure de l’avancée de l’enquête.

Spotlight – Tom McCarthy
Le jeu d’acteurs est époustouflant. Non pas par une recherche Caine du lyrisme ou de la performance mais par des jeux sobres, tout en retenue et simplicité. Que ce soit Mark Ruffalo, Rachel Mc Adams, Liev Schreiber, Stanley Tucci ou Michael Keaton pour ne citer qu’eux, chacun contribue à insuffler de l’humain et de la véracité dans le film. Pour preuve, Michael Keaton, véritable pépite du film, dont le regard perdu et désabusé conclut le film de manière poignante et déposé un voile mélancolique sur les yeux des spectateurs.
Très envie de voir ce film, je regrette encore plus de ne pas avoir de temps pour une toile en ce moment… Merci pour cette belle chronique !
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Merci à toi surtout. Oui ce film est vraiment une réussite. Si tu peux le voir, n’hésite pas 😊
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Chouette chronique ,une fois de plus 🙂
Ce film m’intéresse aussi.
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Ah je suis sûr que tu adorerais Pierrick 😃
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Ah quel casting ! Mais pas que en lisant ta chronique. Sujet sensible en effet, tant mieux si le réal ne tombe pas dans la facilité et le voyeurisme et le désavouement public et se concentre sur l’essentiel. Belle chronique, tu devrais être critique 😉
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Mince je peux pas modifier mon comm… je trouve qu’il y a trop de « et » hihi « tant mieux si le réal ne tombe pas dans la facilité, le voyeurisme et le désavouement public en se concentrant sur l’essentiel » version 2.0 😛
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le film est pas trop long dans sa narration !
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Non pas du tout, on ne voit pas les deux heures passer.
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Trèèèès envie de le voir, je suis dans les starting block !
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Il est excellent !!!
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Je m’en doute !
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