« Ilya Kalinine » de Jérôme Camut et Nathalie Hug – La chronique qui se demande « Mais pourquoi il est aussi méchant ? »

PARCE QUEEEEEEE !!!

C’est à un retour aux sources, à un voyage vers les origines d’un des personnages les plus fascinants de la littérature polardesque que nous sommes conviés. Les heureux parents sont fiers de vous en annoncer la naissance via un « faire-part » regorgeant de surprises.

Il y a de la générosité dans ce court roman que nous propose les CamHug, de la générosité et de l’amour du lecteur brandi telle une récompense après la lecture acharnée des 3 épais (mais ô combien exciting) volumes de l’épatante saga W3.
C’est avec délice que l’on se plonge dans les origines du personnage étendard de la trilogie, Ilya Kalinine. Ce livre est la genèse, pose les fondements de l’édifice majestueux qu’est W3, saga la plus ambitieuse jamais couchée sur papier de ces dernières années.

S’il faut vous convaincre, je vous invite à lire la chronique du 1er opus « Le Sourire des Pendus » en cliquant ici ! ou sur l’une des 3 couvertures ci-dessous.

Ce petit roman (186 pages) a le format d’un conte, ténébreux, cruel et crépusculaire certes mais les plus merveilleux des contes ne sont-ils pas toujours ainsi ?
Et comme tout conte, il pourrait démarrer comme ceci : « Ilya fort longtemps dans les méandres d’un empire soviétique en décomposition vivait un petit garçon prénommé Ilya… »
Mais qui est Ilya Kalinine ? Une ombre, un rêve, un fantôme…?  Ilya est un diamant brut taillé par la rudesse de la vie.

Les aventures du jeune Ilya, véritable survival urbain dans les dérives de l’ère post-soviétique, ont un petit air de « Sa Majesté des Mouches » qui n’est pas pour déplaire.
Ilya va devoir y apprendre à survivre et à trouver sa place et son rôle dans ces contrées où l’humanité à troqué ses valeurs en faveur du Dieu Argent. Les amitiés se créeront, inaliénables, marquées au fer rouge, des plaies s’ouvriront et ne se refermeront jamais, et une quête de vengeance y démarrera.

 
L’écriture est délicieuse, harmonieuse, s’enroule autour de vous, telle un serpent qui susurre à votre oreille. Quelle exquise tentation !
Si vous n’avez pas encore cédé aux sirènes de W3, ce petit roman est une excellente entrée en matière, un appetizer de luxe, raffiné et addictif.

4ème DE COUV’

On a raconté beaucoup de choses sur Ilya Kalinine. On a dit de lui que c’était un monstre, un assassin de la pire espèce qui tirait son plaisir de la souffrance de ses victimes. On a dit aussi qu’un seul homme ne pouvait pas avoir tué autant de gens et qu’il devait s’agir d’une légende derrière laquelle se cachait une organisation criminelle.
D’autres ont prétendu qu’il n’existait pas. C’était de loin le plus simple, on raye le problème d’un trait de crayon et on passe à autre chose. Et pourtant, Ilya Kalinine a existé.
Depuis cet endroit et ce jour où j’écris ces lignes, je suis sans doute la dernière à pouvoir raconter son histoire. Je m’appelle Vera et je suis la mère d’Ilya Kalinine. Il est le fruit de notre époque. Il en a la dureté. Je l’ai élevé, je l’ai aimé, il m’a aimé en retour. Les monstres n’aiment pas, je peux vous le dire. Ou alors, nous sommes tous des monstres.