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Preview Ciné « Arès » – Les Interviews de l’équipe du film et les résultats du concours !

C’est le 3ème article que nous consacrons à « Arès » (Lien pour l’article précédent en cliquant ici !) Ce n’est pas un hasard. Nous avons eu la chance et nous en remercions GAUMONT de voir le film en avant-première, projection qui fut suivie d’un échange avec le réalisateur, Jean-Patrick Benes, et son producteur Matthieu Tarot.

A l’occasion de cette rencontre, Jean-Patrick Benes nous a confié que son script initial faisait 120 pages et qu’il a préféré réduire les options scénaristiques et faire des choix pour ne pas faire cheap vu l’étroitesse du budget. Propos confirmé par Matthieu Tarot qui nous a confié que le film a coûté seulement 4 petits millions d’euros. C’est très peu, même pour un film français et encore plus pour un film de science-fiction. Sur ces 4M€, 400 000 € ont été consacrés aux effets spéciaux. L’idée c’était de faire peu mais bien.

Matthieu Tarot : « C’est toujours un challenge car ce sont les américains les experts du cinéma de genre de nos jours. On s’est posé la question : Devons nous y aller ? Alors oui, on a cru qu’on avait quelque chose à dire On voulait faire un film européen avec une touche européenne. On s’est rapproché de Louis Leterrier on lui a demandé de nous doner son avis et il a tellement adhéré au projet qu’il est devenu co-producteur, s’est investi. Chez Gaumont ils ont trouvé le scénario suffisamment fort, ils nous ont suivi et nous soutiennent. On s’est nourri la situation en Ukraine. On s’est déplacé à Maïdan et à Kiev une semaine pour voir ce qui s’y passait. On a filmé. Ce sont d’ailleurs des images de Kiev sur lesquels on a superposés des images de Paris. Nous ne sommes restés qu’une semaine car cela devenait très dangereux. »

INSPIRATION 

Jean-Patrick Benes : « Je suis un geek, j’ai puisé des inspirations dans les films de genre des années 80, des séries B au séries Z, et j’ai pris le côté noir du film »Les fils de l’homme » mais avec une approche héros plutôt que anti-héros. Mes inspirations françaises, ce sont surtout « Leon » et « Le prix du danger » qui m’avaient beaucoup marqué à l’époque et puis évidemment les films de Melville. »

CASTING

M.T. : On a choisi de faire des essais filmés. Ça a écrémé. On a trouvé notre comédien principal en Suède parce qu’aucun français n’avait ce type de physique. Ola Rapace avait tourné dans « Skyfall ».  Matthias Schonaert qu’on avait contacté a hésité alors qu’Ola voulait tellement le rôle qu’il s’est filmé depuis son IPhone. Il a l’oreille musicale il a fait deux ans d’études en France et il parlait assez bien. Il a répété, s’est entraîné, a pris des coups.
J.P. B. : « Globalement, on voulait de la tendresse. Voir un personnage qui ne vivait que pour lui devenir un héros prêt à se sacrifier pour les autres. Le décalage entre les personnages est ce qui fait le ciment du film. Myosotis, joué par l’excellent Micha Lescot est un personnage qui amène cette tendresse et le rire. »

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Myosotis – Micha Lescot (c) Albertine Productions – Gaumont

LE MOT DE LA FIN
M.T. : « Le film s’est très bien vendu à l’international. Il a été acheté cher ce qui nous permet de chiffrer la réussite du film à seulement 150 000 entrées France. Si on les atteint, on pourra considérer que « Arès » est un succès.

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Arès (c) Albertine Productions – Gaumont

Merci à GAUMONT FRANCE de nous avoir fourni les 2 passionnantes interviews que je vous livre ci-dessous.

ENTRETIEN AVEC OLA RAPACE

Comment êtes-vous arrivé sur le projet d’« Arès » ?

Mon agent à Stockholm m’a demandé si j’étais intéressé par l’histoire d’un boxeur dans un film français d’anticipation. Dès la première lecture du scénario, j’ai été emballé. Jean-Patrick Benes m’a contacté par Skype et m’a dit que j’aurais à parler français ce qui représentait un sacré challenge mais j’étais très motivé ! J’ai ensuite rencontré Jean-Patrick à Paris, on a travaillé toute une journée ensemble. Une semaine après mon retour à Stockholm, il m’appelait pour me dire que j’avais le rôle !

Qu’est-ce qui vous a intéressé dans le scénario ?

« Arès » a la dimension d’une tragédie grecque, simple mais puissante, vraiment très bien écrite. Elle soulève des questions fondamentales avec lesquelles on est en prise tous les jours. Cela vaut-il la peine de se surpasser, d’accomplir de grandes choses, de vivre plus que de survivre, de se battre pour le bien la société ?

Quel regard portez-vous sur Arès, cet anti-héros viril, rugueux et désabusé que vous incarnez à l’écran?

Arès est cynique et silencieux. En apparence, il semble avoir renoncé à la vie, à l’amour, à la famille. Mais au fond de lui, il a encore le désir de se battre pour une cause et de rêver à un monde meilleur. Il a grandi sans ses parents et a du veiller sur sa sœur, la seule personne qu’il aime. Lorsqu’elle se retrouve en prison,  il met tout en œuvre pour la sauver et va devoir s’occuper de ses filles. Et les enfants, il ne les supporte pas… Ce qui n’a pas été mon cas ! Cela a été une joie de jouer face à la jeune Eva Lallier qui interprète Anouk. Elle a énormément de talent.

Se rapproche-t-on de cette société futuriste dominée par des multinationales totalitaires qui est dépeinte dans le film?

Non, je n’ai pas une vision aussi cauchemardesque de l’avenir et je ne pense pas que nous allions vers ces dérives totalitaires. Je ne suis pas aussi pessimiste. En revanche, je trouve que cette peur de la toute puissance des grands groupes ou d’une démocratie qui vacille est une obsession très spécifique à la France !

A 20 ans vous avez passé un semestre à Montpellier. Qu’est-ce qui vous a conduit là-bas ?

J’en avais assez de la Suède. J’étais musicien et j’étais fasciné par la musique gypsy, pop-rock. A l’époque dans le sud de la France, dans les années 90, la scène musicale était vraiment intéressante et vivante. Je suis descendu à Montpellier pour y participer. J’ai joué dans une vingtaine de groupes différents toutes les fois où on avait besoin d’un batteur ou d’un guitariste. Je parlais plutôt bien le français mais c’était il y a vingt-ans !

Dur d’avoir joué en français ?

Reprendre le français a été un véritable challenge. J’ai eu pour coach Jean-Pierre Pancrazi un type fantastique qui m’a fait travailler plusieurs semaines avant le tournage, puis tous les jours sur le plateau.

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Arès (c) Albertine Productions – Gaumont

A vous voir combattre dans le film, on a l’impression que vous avez boxé toute votre vie !

Bien vu ! J’ai pratiqué toutes sortes de sports de combat et d’arts martiaux, de la boxe en passant par le kick-boxing, le kung-fu, le free-fight… C’est Vincent Parisi, ancien champion du monde de jujitsu qui m’a coaché. Un gars merveilleux, professionnel, positif qui n’abandonne jamais.

Dans le film, Arès accepte de jouer les cobayes pour une drogue expérimentale, HSX, censée lui faire gagner des combats ultraviolents…

HSX est une exagération mais des drogues de ce type, certes  moins dangereuses, existent déjà dans le sport pour atteindre de meilleures performances. Il y a tellement d’argent en jeu que les gens sont prêts à prendre d’énormes risques pour réussir. Aucun sport n’est clean et ne l’a d’ailleurs jamais été. Tous les grands athlètes sont dopés. Ce serait mentir de dire le contraire. Mais les gens ne veulent pas voir la vérité en face car ils désirent avoir des héros.

Vous avez interprété un autre anti-héros dans « Section Zéro » la série d’anticipation d’Olivier Marchal pour Canal+.

J’ai fait la connaissance d’Olivier sur le tournage d’« Arès » à Montreuil, on a parlé pendant deux heures dans ma loge. Le tournage de la série a aussi été très dur mais les projets les plus durs sont ceux les plus gratifiants et enrichissants.

Vous aimez souffrir alors !

(rires) Oui, on peut dire ça. Les tournages pépères, ce n’est pas trop pour moi (rires).

Est-ce très différent d’être dirigé par un cinéaste français que par un réalisateur suédois ?

Je pense que chaque réalisateur est différent. Par exemple, Jean-Patrick Benes et Olivier Marchal, c’est le jour et la nuit. Ils viennent de deux planètes complètement opposées !

Depuis que vous avez incarné l’adversaire de James Bond dans « Skyfall », votre carrière a-t-elle pris un tournant décisif ?

Oui, évidemment. Aujourd’hui j’ai des agents dans le monde entier. Mais vous savez, la Suède est un pays si petit qu’on est voué à faire des carrières internationales. Et j’adore travailler à l’étranger, vivre de nouvelles expériences. Je suis un baroudeur. J’adore l’aventure !

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Arès (c) Albertine Productions – Gaumont

ENTRETIEN AVEC LOUIS LETERRIER – Coproducteur

Comment vous êtes-vous retrouvé dans l’aventure « Arès » ?

LOUIS LETERRIER : Une nuit, Matthieu Tarot et moi traversions Paris à pied parlant de cinéma. Il me racontait le genre de films qu’il désirait produire. Il m’a parlé d’ « Arès » et m’a demandé si je voulais donner mon point de vue sur le scénario et sur l’univers. Le lendemain matin, après avoir lu quelques pages remplies d’imagination, d’humour et d’humanité, j’appelais Matthieu pour lui demander de co-produire le film avec lui.

Quels sont les thèmes abordés dans ce film d’anticipation qui vous ont particulièrement intéressé ?

C’était le réalisme social qui m’a passionné. Jean-Patrick Benes ne nous projette pas dans un Paris futuriste de science-fiction mais pousse notre réalité dans le rouge pour nous faire réfléchir. Il peuple ce monde de personnages blessés auxquels on s’attache instantanément et qui sont nos guides à travers cet univers.

Quel regard portez-vous sur le personnage d’Arès, digne d’une tragédie grecque ? Et sur l’interprétation sans faute de l’acteur suédois Ola Rapace, à la fois physique et sensible ? Par ailleurs, y aurait-il une pénurie d’acteurs français pour incarner ce type de héros ?

Jean-Patrick Benes, Matthieu Tarot et moi pensions vraiment trouver un acteur pour jouer Arès en France mais c’est Jean-Patrick qui a eu la très bonne idée d’élargir les recherches. En tant que réalisateur mais aussi en tant que spectateur, je connais le plaisir de découvrir un talent caché du grand public. Après quelques semaines, il nous a appelé fou de joie. Il avait trouvé son Arès : Ola Rapace. Ola a absolument toutes les strates nécessaires pour sublimer avec subtilité et chaos le personnage que Jean-Patrick a créé. Nous étions, comme lui, instantanément charmés et convaincus.

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Arès (c) Albertine Productions – Gaumont

Pour le réalisateur Jean-Patrick Benes vous avez apporté votre « caution », « votre expertise » au film autant dans l’élaboration du scénario qu’au moment du tournage et du montage. Pouvez-vous préciser de quelle manière s’est déroulée votre collaboration avec lui à toutes ces étapes de la création ?

Tout d’abord nous avons beaucoup travaillé sur le scénario, les personnages, l’univers et les thèmes du film. Ensuite, comme j’ai travaillé sur beaucoup de films d’action, je lui ai simplement donné quelques conseils de conception et tournage de ses scènes de combat mais en toute honnêteté, Jean-Patrick savait mieux que personne comment tourner son film.

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Ola Rapace (c) Albertine Productions – Gaumont

Quels ont été les principaux défis à relever pour réaliser et produire un film si ambitieux ?

L’approche de Jean-Patrick et Matthieu était très bien pensée dès la conception du film. Ils nous feraient entrer dans ce monde par les personnages qui le peuplent. Pas de plans aériens d’un Paris futuriste, pas de clip monté hyper-rapidement pour expliquer en image comment nous en sommes arrivés là. Le spectateur est mis en abîme dès les premiers plans du générique ce qui rend l’expérience très différente de tout ce qu’on a pu voir auparavant.

Jean-Patrick Benes souligne la difficulté de produire en France un tel film d’anticipation, rappelant que sans le savoir-faire de Matthieu Tarot et le vôtre, « Arès » n’aurait pu exister. Qu’en pensez-vous ?

Je pense que les films d’anticipation nous permettent de prendre du recul et mieux comprendre notre présent. De « Soleil Vert » à « Blade Runner » ou « Mad Max », nos références du genre sont le produit de l’époque à laquelle ils ont été créés. « Arès » ne fait donc pas exception à la règle et il est plus simple de produire et financer des comédies qui vont simplement distraire que des films qui font réfléchir mais c’est parce que des auteurs, réalisateurs, producteurs, acteurs et tous les techniciens qui se battent tous les jours pour conserver leur intégrité et originalité que le vrai cinéma existe toujours.

© ALBERTINE PRODUCTIONS – GAUMONT – CINEFRANCE PLUS

Allez, c’est au tour des résultats du concours ! Alors pour gagner un duo de places, il suffisait de répondre aux questions suivantes :
  1. Quel acteur joue le rôle de Reda Kowalski ? OLA RAPACE
  2. En quelle année se passe « Arès » ? 2035
  3. Qui était « Arès » dans la mythologie grecque ? LE DIEU DE LA GUERRE
Les 3 gagnantes sont : Delphine Saintemarie – Rosane Gamin – Florence Papin
Toutes mes félicitations aux gagnantes, leurs coordonnées ont été transmises aux équipes Gaumont, elles devraient recevoir leurs places sous peu ; et un grand merci pour votre participation et votre enthousiasme pour ce film. Je compte sur vous, si les articles vous ont convaincu évidemment, pour nous aider à faire de ce film un succès. Succès qui incitera, on l’espère, les producteurs français à être moins frileux sur le cinéma de genre et surtout qui leur montrera que la qualité paie. Allez viens faire un petit tour dans la salle !
PS : Un grand merci à Vincent Lautier et à toute l’équipe GAUMONT pour avoir cru en ce film (Big up guys and gals) et nous avoir permis de vous faire gagner ces places de ciné ; à Jean-Patrick Benes et à Matthieu Tarot son producteur pour leur enthousiasme communicatif lors de la projection privée. Cette rencontre fut fabuleuse les amis.
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4 Comments on Preview Ciné « Arès » – Les Interviews de l’équipe du film et les résultats du concours !

  1. Ben j’ai du louper l’épisode 2.
    Mais tu me donnes toujours autant envie de le découvrir !

    Aimé par 1 personne

2 Trackbacks / Pingbacks

  1. Balade sur les blogs: It’s beginning to look a lot like Christmas.
  2. « ARÈS » de Jean-Patrick Benes – La chronique qui monte sur le ring ! – Cest Contagieux!

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