News on fire

L’Interview-Terrasse TRÈS CONTAGIEUSE de Laurent Scalese – A l’écrit et en Podcast audio (Part 2/2) !

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Laurent Scalese – Copyright http://www.cestcontagieux.com

Hello mes Contaminé(e)s,

Bienvenue dans la deuxième partie de l’interview TRES CONTAGIEUSE de Laurent Scalese. Si vous n’avez pas encore lu la première partie, cliquez ici avant de lire ce qui suit.

Pour rappel, la particularité de cette interview-fleuve est qu’elle a été réalisée en direct, le mercredi 21/09/16, la veille de la sortie de « Je l’ai fait pour toi » (pour lire la chronique, cliquez ici)Je vous ai retranscris par écrit la quasi-intégralité de l’entretien mais vous pouvez choisir de l’écouter via le podcast audio. Le symbole (…) signifie que la partie est coupée à l’écrit mais présente dans le podcast audio où vous retrouverez l’intégralité de la discussion. C’est donc du SCALESE brut que je vous livre mes Contaminé(e)s) !

Précision : le podcast ci-dessous vous permet d’écouter l’interview dans son entièreté. Il suffit de cliquer dessus. C’est le même que celui présent dans la première partie. Je le remets parce qu’il retrace l’intégralité de l’interview.

Ce n’est pas un hasard si je te parle de séries parce qu’il suffit de te suivre sur ta page Facebook pour voir que régulièrement tu fais des petits papiers sur les séries que tu as appréciées. C’est important les séries pour toi ? J’ai l’impression que c’est le média qui te parle le plus en ce moment ?

Alors, si tu regardes bien sur ma page Facebook, je fais des billets, des petites critiques sur les films, les séries mais aussi les livres. Je lis énormément, je parle une fois d’un livre, une fois d’une série, une fois d’un film. J’ai besoin de tout ça. (…) La littérature, c’est autre chose. J’y cherche plus de profondeur, c’est une façon de voir ce que les autres font, confronter mon style aux leurs, mon univers aux leurs, d’apprendre des choses parce que certains écrivains quand je les lis, j’apprends des choses.

Depuis 15 ans, il y a une deuxième renaissance des séries TV. Dans les années 80/90, on avait des séries très « feel good », très fun. (…) A partir des années 2000 sont arrivées des séries plus réalistes, plus sombres, parce que le monde a changé, parce que le monde est plus sombre, qu’on est confronté à certaines réalités, on ne peut plus détourner le regard, c’est comme cela. Donc, il y a une qualité et une profondeur qu’il n’y avait pas avant. La série, c’est un mode de narration différent. Quand je vois une série, il y a le côté visuel, je vois l’intrigue mais je vois aussi l’écriture. Je vois le scénariste, je vois le créateur qui est derrière (…) Ca m’intéresse autant que le produit final. J’aime voir comment cela est construit, la mécanique. J’aime beaucoup les dialogues. Mon intérêt est donc aussi visuel que narratif. L’écriture de la série me passionne autant que la série elle-même. C’est pour cela que j’en parle mais je parle aussi des livres parce que je ne peux pas écrire sans lire.

Quand j’entends des auteurs dire que la lecture ne les intéresse pas, qu’ils n’ont pas besoin des livres pour exciter leur imaginaire, je trouve ça aberrant. Ça me scandalise parce que je considère qu’on est en apprentissage toute sa vie. On a besoin quand on est artiste, comme un musicien a besoin de ses gammes, de se nourrir. C’est indispensable. Donc quand un écrivain me dit « je ne lis pas, je n’ai pas besoin de lire ou je ne lis plus », je ne lirai pas ses livres. Les plus grands écrivains, Stephen King le premier, Richard Matheson, même Romain Gary disaient que la lecture est indispensable. On a besoin de lire pour se perfectionner, pour avancer. Ca t’apprend des choses plus ou moins consciemment. Quand tu lis un bouquin avec une forme de narration différente ou un style différent, tu retiens, ça va te marquer. Et quand tu vas écrire un chapitre deux jours plus tard, tu te souviens de ce que tu as appris en lisant ce bouquin. Moi, j’ai besoin de voir ce que font les autres, j’ai besoin qu’ils me fassent rêver, m’apprennent des choses, ça me fait avancer. Impossible dans les métiers artistiques de ne pas regarder, lire ou écouter  ce que font les autres. C’est impossible. Moi le mec qui me dit ça, j’y crois pas. Pour moi, il n’est pas sérieux. C’est un peu dur ce que je dis mais c’est un discours que j’entends souvent en ce moment et je m’insurge contre ça. Ca n’a pas de sens.

Eh bien justement aurais-tu des séries à nous conseiller parmi les récentes ?

Il y a une série que j’aime beaucoup, qui s’appelle « Kingdom », c’est une série qui se passe dans le milieu des arts martiaux mixtes, c’est un type qui a une salle d’entrainement à Venice Beach. Avec ses deux fils, il participe à des championnats professionnels et en même temps on voit leurs petites intrigues privées. Tout ça s’entremêle à la perfection. C’est émouvant, c’est poignant, c’est drôle parfois. Pourtant c’est un milieu, tu me dis les arts martiaux mixtes, dans une salle de sport, je vais m’y ennuyer. Eh bien non. C’est avec Frank Grillo qui est un acteur extraordinaire et Jonathan Tucker. Frank Grillo qui était cantonné à des seconds rôles, notamment dans « Captain America » où il jouait un agent du S.H.I.E.L.D. qui se fait tabasser dans l’ascenseur par Captain America. En plus, il est nettement meilleur que l’acteur qui joue « Captain America ». Et là, enfin, il a la reconnaissance qu’il mérite. Il a joué aussi dans « American Nightmare 2 & 3 ». C’est un grand brun qui a 53 ans, qui est magnifique. Plus il vieillit, plus il est beau. Et puis, il y a Jonathan Tucker qui joue son fils qui a un jeu halluciné et qui est hallucinant.

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Kingdom

Après, toutes les séries de zombies, je commence à en avoir un peu marre parce que ça se répète. « Fear the walking dead » qui est le préquel de “The Walking Dead ». Je trouve ça très faible, je trouve les personnages très faibles. Je crois que je vais lâcher.

Et « Stranger Things » ?

Ah je ne l’ai pas vu celle-là. On m’en a beaucoup parlé. Ce qui me gène, ce sont les références aux films et séries des années 80 que j’adorais. Moi, j’ai besoin qu’on invente un peu, qu’on aborde de nouvelles choses. (…). Là, on est en train de recycler des trucs. Pfff… j’en ai un peu marre du recyclage. « Kingdom » c’est nouveau, ça apporte des choses. Il y a aussi « Flesh and Bones » une série sur le milieu de la danse qui était sympathique, c’était une mini-série. On voit un peu la cruauté de ce milieu, c’était assez bien foutu. Après le top du top du top, ça reste “Six Feet Under”, ça reste “Madmen”, « The Shield » que je revois pour la deuxième fois avec mes enfants, je leur fais découvrir. Rien à faire, ça reste pour moi la série N°1. Je suis halluciné par la qualité des scripts, du jeu, par l’audace des scénarios… C’est extraordinaire.

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The shield

Pour rester dans l’univers des séries, la saison 4 de Cherif (qui sera diffusée sur France 2 début janvier ou février prochain) approche à grands pas. À quoi devons-nous nous attendre ?

En fait, j’ai pris un peu de recul sur la série parce que je travaille sur autre chose. Donc même ce que je sais, je ne peux pas le dire. Je vais me faire tuer (rires). Ca va être très très bien. Ca va aller dans le sens de surprendre le spectateur et en même temps de le conforter dans un univers qu’il aime. Je suis sur un autre projet en ce moment.

Justement parlons-en. J’imagine que tu aimerais qu’un de tes romans soit adapté en série Télé. As-tu déjà été approché ? Et sinon lequel voudrais-tu voir adapté ?

J’ai été approché pour plusieurs livres. Certains ont été abandonnés mais il y a le projet de « La Voie des Âmes » qui est toujours en cours. C’est un projet complexe car c’est un roman fantastique et à la télévision française le fantastique ça fait un peu peur. On en est donc à des ajustements pour rendre la chose digeste pour les chaines. C’est un travail de longue haleine et c’est en cours. « Je l’ai fait pour toi » suscite beaucoup d’intérêt, j’ai beaucoup de contacts avec des sociétés de productions audiovisuelles, des choses sont en train de se passer parce que le potentiel est là ; même si je ne peux pas en parler pour le moment.

Tu as pensé « Je l’ai fait pour toi » en ce sens ?

Non je n’écris jamais un livre en pensant que je vais en faire un film parce que sinon je vais faire du mauvais boulot, je vais faire un scénario. Parce que scénariste, ce n’est pas la même chose. Tu vois, il y a des écrivains qui confondent scénario et livre. Dans le livre, on est dans une formulation littéraire, il ne faut pas tout confondre. Un scénario, c’est quelques idées, des dialogues, c’est très sec comme formulation, c’est une mécanique, c’est un squelette avec des dialogues. Le livre, il faut le nourrir, mettre de la chair sur les personnages, décrire au minimum les lieux, les situations pour que le lecteur puisse faire travailler son imaginaire. Ce qui est marrant avec « Je l’ai fait pour toi, c’est que les gens me disent tous « tu l’as fait pour la télé » (rires). A la base, il a été fait pour les lecteurs, s’il devient une série télé, tant mieux.

C’est marrant, j’étais au festival America, il y a quelques jours et un auteur, Marlon James, allait dans ton sens. Il disait «  Maintenant le souci c’est que beaucoup d’auteurs écrivent pour être adaptés et que du coup tu ne leur dis plus tu as fait un bon livre mais tu as fait un bon scénario ! » (rires)

Eh bien écoute j’ai repris cette phrase que j’ai lu sur le compte-rendu publié sur ton site (lire l’article en question en cliquant là !), lors d’une interview par un autre blogueur (Yvan du Blog Emotions dont je vous invite à lire l’interview en cliquant ici !), parce que je trouve que c’est parfaitement résumé. Aujourd’hui, nous avons une génération d’auteurs qui arrive sur le marché en confondant scénario et littérature parce que le fantasme, le but final c’est d’écrire une série, de faire de la télé parce que pour beaucoup de gens la télé, l’image c’est l’aboutissement d’une carrière. Très bien. Mais ça ne fonctionne pas comme cela. Un livre n’est pas un scénario. Ce n’est pas la même forme d’écriture, ce n’est pas le même métier, ça n’a rien à voir. Et aujourd’hui quand j’entends des auteurs arriver en disant « ouais de toutes façons, moi je veux être adapté. Comment es-tu rentré à la télé ? Moi je veux faire de la télé ». Je trouve cela effrayant. Moi j’ai envie de leur dire « tu écris pour quoi ? Tu écris parce que tu aimes les livres ? ». En en plus, quand ils disent qu’ils ne lisent pas… alors tu imagines comment je bous intérieurement ? J’ai envie de tout casser. L’écriture, c’est viscéral, c’est un besoin, c’est même une forme de thérapie parfois. Il faut que ça vienne du cœur, des tripes. Si c’est pour faire de la télé, il s’et trompé de métier. Donc Marlon James a raison a 150%. Dès que je le vois, je lui serre la main, je lui fais même la bise, tiens (rires). Je te jure je lui fais la bise, il est fabuleux !

Dans chacun de tes livres, il y a une référence, souvent plusieurs même, aux personnages de tes romans précédents. Voire même des interactions entre eux. Le dernier n’y échappe pas puisqu’il y est fait mention d’un de tes personnages phare Elie Sagane et qu’on y voit même Raoul Bietri (Le Sang de la Mariée), un légiste récurrent dans tes livres. Est-ce important pour toi cet univers où tous tes personnages se croisent, c’est assez atypique, ça fait penser à Stan Lee (le créateur de la majeure partie des super-héros Marvel qui vivent dans un univers commun) ?

C’est une de mes obsessions : faire en sorte que tout soit lié dans mon œuvre. J’aime bien qu’on y retrouve des personnages, des situations, des clins d’œil, des références à mes livres précédents. On y retrouve la plage du Samouraï (Le Samouraï qui pleure), la promenade des belles âmes (La Voie des Âmes), les Editions Janus (L’Ombre de Janus). La promenade des belles âmes est une référence à mon roman et à une phrase qu’avait employée notre ami blogueur Yvan (du blog Emotions) qui avait écrit pour le décrire : « C’est un livre pour les belles âmes » (cliquez ici pour lire l’article). Pour moi, c’est indispensable.

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Et je vais même aller encore plus loin. Pour tous les travaux que j’ai fait pour la télévision, il y a des références à mes travaux littéraires. Par exemple dans « Les Corbeaux » que j’ai fait avec Astrid Veillon et Jean-Pierre Michael, l’héroïne s’appelle Sonia, il y a un autre personnage qui a le même nom qu’un de mes héros et qui s’appelle Legac, le commissaire de « L’Ombre de Janus ». Dans « La Taupe », Sandra Longo, le personnage interprété par Ingrid Chauvin fait référence à Cécile Longo, personnage de mon roman « La Cicatrice du diable » dont elle est censée être la sœur. Dans « Chérif », c’est pareil, Adeline Briard est inspirée du personnage Morin Briard, le capitaine qui travaille avec Elie Sagane et que l’on retrouve dans 3 ou 4 de mes livres. Adeline pourrait être la sœur de Morin Briard. Sarah, la fille de Chérif, c’est le prénom de ma fille. J’aime bien que tout soit lié parce que ça me donne une impression d’unité. Et je me suis aperçu que les lecteurs aimaient ça aussi. Même une phrase, même un clin d’œil, ils sont contents. Je le dis c’est incroyable, ça marche. Effectivement, les gens qui ont lu tous mes livres vont voir qu’il y a plusieurs clins d’œil.

On a l’impression qu’à travers le personnage de Samuel Moss tu te livres à une réflexion sur l’état du monde, l’état du pays. On sent que derrière Samuel, il y a Laurent Scalese qui s’exprime aussi et qui en profite pour faire passer des messages…

Tu ne peux pas me rendre plus heureux ! C’est vrai que j’aime bien faire passer des petits messages parce que je pense que quand tu écris ou tu produis une œuvre, tu as besoin de faire passer un petit message. Comme l’a dit Bernard Lavilliers récemment dans une interview, ça n’a aucune portée sur le Monde, ça ne changera rien. Ca peut amener les gens à réfléchir mais une chanson, un film ne changent pas le monde mais on ne peut pas ne pas le faire parce qu’on a besoin de délivrer certains petits messages. Effectivement, l’état du monde, certains états d’âme de l’être humain, certaines vérités… (soupirs)… j’aborde certains thèmes universels qui nous concernent tous, comme la perte d’un être cher, l’absence de père, le deuil, comment on gère le fait de commettre un meurtre… avec toujours un fond. Ce n’est pas balancé comme ça sur le papier, il y a toujours un fond, de la consistance parce que j’en ai besoin. Dans tous mes livres, il y a ça. Alors dans « La Voie des Âmes », ça va beaucoup plus loin, parce que j’ai pris le temps, j’ai écrit 700 pages. J’ai abordé plusieurs thèmes comme la religion notamment. « Je l’ai fait pour toi » n’est pas juste un bouquin feel-good pour passer un bon moment, il y a aussi quelques petites bases de réflexion. Par exemple, les parents de Samuel Moss ont disparu. Du coup, lui, il s’est construit grâce à ses névroses, grâce à son métier. Il a été élevé par sa grand-mère. J’ai pas creusé encore parce que si il y a des suites, je pourrais développer tout ça. Rien n’est fait au hasard. Je plante toujours des graines que je pourrais développer plus tard.

C’est très juste, on sent que tu as semé des graines pour d’éventuelles suites, c’est quelque chose que tu as en tête ?

Oui j’ai des idées pour en écrire au moins un autre, ça c’est sûr, peut-être même deux autres. Donc là je suis en phase de réflexion, de maturation pour voir comment mettre tout cela en place mais j’ai déjà une trame pour le deuxième, une bonne piste et même une scène d’introduction géniale.

Tu fais partie de la Ligue de L’Imaginaire. Quelles sont les prochaines étapes prévues ? On a l’impression que c’est un petit peu moins en mouvement pour l’instant par rapport à d’autres périodes ? Et qu’à part annoncer de nouveaux membres, il ne s’y passe pas grand-chose…

Tu as tout à fait raison. Alors le problème que nous rencontrons est que nous avons tous des emplois du temps compliqués, chargés, nous vivons dans des endroits différents, c’est quasi-impossible de nous réunir tous j’ai l’impression, et puis chacun à sa vision du métier, sa façon de gérer sa carrière qui fait que pour tous se retrouver au même endroit, sur un même plateau, ça devient très difficile. En plus quand tu es en période d’écriture, certains sont enfermés 6 mois, 8 mois, 1 an.

On peut en appeler un en lui disant tu viens ? Nan je peux pas j’écris un livre, nan je peux pas je suis à un salon, nan je suis en Afrique du Sud. C’est très compliqué. C’est vrai qu’on a peut-être un peu perdu cette énergie parce qu’on ne se voit plus trop, qu’on ne fait plus trop de choses ensemble. Mais ce n’est pas volontaire, ce n’est pas parce qu’on ne veut pas. C’est parce que la vie fait que, nos carrières font que, on a moins l’occasion de se voir ou de travailler ensemble en ce moment. Je ne peux pas te dire ce qui va se passer à l’avenir. Je sais qu’il y a certains salons où les membres de la ligue se croisent. Quant à faire un projet commun, on s’est aperçu que c’est très difficile parce qu’il faut gérer 15 ou 16 personnalités. Tu sais bien que les artistes ne sont pas faciles. Malgré les affinités, nous avons des différences. C’est difficile.

C’est pourtant étonnant qu’il n’y ait pas eu l’idée d’un recueil de nouvelles regroupant tous les auteurs de la ligue. Ce serait super excitant !

Ca fait des années qu’on essaie de faire un projet littéraire commun et on n’y est toujours pas arrivé. Il faudrait en parler avec d’autres membres de la ligue. Je ne peux te donner que mon point de vue mais je me suis rendu compte de la difficulté du truc. C’est pas simple. De trouver l’idée qui plaise à tout le monde, d’aller dans la même direction.

Même pour des nouvelles ?

Ce serait tout à fait faisable. Après il faut juste qu’il y ait la volonté commune de le faire. Aujourd’hui, j’ai l’impression que tout le monde est un peu occupé, dans sa carrière, dans ses propres projets et tu sais que moins on se voit, moins… loin des yeux, loin du cœur, tu vois ? Il y a des membres de la ligue avec qui je garde des contacts extrêmement étroits parce que ce sont des amis très chers comme Franck Thilliez ou Bernard Werber avec qui je m’entends très bien. Ce sont les deux membres avec qui j’ai les contacts les plus réguliers. Les autres, je ne les vois pas malheureusement.

Justement, concernant Franck Thilliez, vous avez écrit une nouvelle ensemble, « L’Encre et le Sang » (la chronique ici), pourquoi n’en faites vous pas un projet récurrent ?

On en a parlé avec Franck, ce n’est pas exclu. Enfin on n’en a pas reparlé depuis un certain temps (rires). Pas parce qu’on veut pas, encore les emplois du temps, tout ça, tout ça… Il faut que j’en reparle avec lui. Ce serait bien d’en faire une par an. Il faut juste qu’on trouve le temps. Mais oui, Franck est un des rares auteurs avec qui je peux travailler, écrire sans qu’il y ait la moindre tension, le moindre égo. Avec Franck ça se passe toujours très simplement très chaleureusement, c’est quelqu’un de très simple. Avec lui, je peux écrire n’importe quoi, je sais qu’il n’y aura pas de problèmes.  (Laurent Scalese s’adresse à Franck Thilliez) : Mais oui Franck, tu vas dire oui, on va en faire une deuxième de novela mon ami !

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L’Encre et le sang – Franck Thilliez et Laurent Scalese

Dernière question, plus rigolote, James Bond a son Aston Martin et Samuel Moss a une Triumph TR3 (rires), pourquoi l’idée de cette voiture ? Sachant que « Chérif » a aussi une voiture Vintage ?

« Columbo » a la sienne, « Le Mentalist » a la sienne. C’est une voiture que je trouve sublime. Avec l’Aston Martin de James Bond apparue dans « Opération Tonnerre » et que l’on revoit dans « Skyfall » quand Bond amène M dans le garage. Le garage s’ouvre et tu as la petite musique (il chantonne). Moi j’ai des battements au cœur, l’émotion me submerge parce que c’est la plus belle voiture de tous les James Bond. Et quand tu vois Daniel Craig, qui est pour moi le deuxième meilleur James Bond après Sean Connery, piloter la voiture, c’est que du bonheur.

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Triumph TR3 British Racing Green de 1957

Alors pour en revenir à la Triumph TR3 c’est parce que j’aime cette voiture. Samuel Moss a un lien avec cette voiture, elle appartenait à son père, c’est un héritage, un souvenir. Il y a une scène où il croit voir une tâche sur l’un des sièges, il la frotte de façon obsessionnelle, maniaque parce qu’il veut enlever la tâche, parce que ce n’est pas possible que la voiture de son père soit tachée. Elle doit être parfaite la voiture de son père. Dès qu’il y a une bosselure sur la carrosserie, il file chez le garagiste. Il a un lien affectif, charnel avec cette voiture. Chez « Columbo », « Chérif » et les autres, il n’y a pas ce lien charnel, ce lien affectif, cette puissance. Chez Moss, c’est physique.

Ca fait partie de la construction du personnage que tu as imaginée depuis le début ?

Oui absolument, cette bosselure il en est malade, sa co-équipière se moque de lui et il lui répond : « Vous aimeriez avoir une balafre sur la joue vous ? ». C’est pour te montrer à quel point il considère sa voiture comme un être vivant.

Voilà, cette interview-terrasse est terminée. Tout d’abord, je tiens à remercier Laurent Scalese de m’avoir fait confiance sur ce coup-là. Il a joué le jeu de l’interview brute, sans filtre, sans filet, sans censure et ce n’est pas un exercice facile. Certains l’auraient peut-être refusé. Du fond du coeur mille merci pour cet échange passionnant et animé mon cher Laurent. Comme vous l’avez compris, mes Contaminé(es), je vous conseille fortement « Je l’ai fait pour toi », ce roman solaire qui réchauffe les âmes (oui les belles âmes Yvan) ! Je vous dis à très bientôt !

Cette interview t’a convaincu ? Clique sur la couverture pour commander ce roman au plus vite !

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18 Comments on L’Interview-Terrasse TRÈS CONTAGIEUSE de Laurent Scalese – A l’écrit et en Podcast audio (Part 2/2) !

  1. Cool !!! Ca a vraiment l’air d’être un chouette personnage ! Perso je le préfère en tant que romancier que scénariste. J’ai adoré L’Encre et le sang, qu’il a écrit avec Franck Thilliez !

    Aimé par 1 personne

    • Oui il est vraiment sympa. Je suis d’accord avec toi. On va dire que ses romans sont un travail personnel, la série est l’affaire de beaucoup de décideurs, forcément ce n’est pas la même chose 😉
      Excellente nouvelle, j’espère que tu as vu le passage qui parle d’une autre collaboration possible entre les deux hommes 🙂

      Aimé par 1 personne

  2. Super ! Mais j’ai eu peur, Firefox ne voulait pas ouvrir le lien et me parlait « d’échec de la connexion sécurisée ». Je me suis dit « ça y est, il y a un gros virus chez mon contagieux préféré !! ».

    Merci pour l’interview ! Sinon, à quand une chronique d’une série profonde telle que Joséphine ange gardien ?? Oui, d’accord, je sors 😆

    Aimé par 1 personne

  3. PS : je prends note de la série Kingdom dont Laurent nous parle (et je me permet de lui donne du Laurent). The shields, pas encore vu, Mad Men, au programme (le temps me manque) et Six feet, elle était tout simplement magnifique avec cet humour noir que j’adore !!!

    Aimé par 1 personne

  4. J’ai attendu d’avoir le temps pour lire consciencieusement cette passionnante interview. Je l’ai lu au calme, dans le train pour Paris.
    Et j’ai pris mon pied, oh que oui ! C’est un échange formidable et particulièrement riche. Merci à vous deux et merci de tout cœur pour les petits messages me concernant 😉

    Aimé par 1 personne

  5. Excellent et quelle bonne idée !
    Au fait… j’adore ce mec 😉

    Aimé par 1 personne

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