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Festival AMERICA 2016 : Conférences et déambulations dans le festival 2/2 !

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James Ellroy – Festival America 2016 – Copyright KoMa

Après la passionnante conférence « du roman à l’écran » (cliquez ici pour lire la première partie de ce compte-rendu !), retour sur le salon du livre où nous attendait de nouveau James Ellroy. Il nous interpella pour nous parler du corbeau-mascotte de C’est Contagieux! ».

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« C’est marrant nous dit-il, je connais ce corbeau, ça me rappelle un dessin animé que je regardais petit « Heckle & Jeckle », deux corbeaux chapardeurs, l’un avec l’accent de New-York et l’autre avec l’accent du Sud. Je les adorais ces chenapans ». Bien vu, James, c’est exactement la bonne référence !

D’ailleurs James vous conseille fortement de lire le compte-rendu de sa fabuleuse conférence haute en couleurs publié sur ce site il y a quelques jours (cliquez ici pour le lire !) sinon il viendra lui-même vous chercher par le colback ! Il ne plaisante pas le bougre, on ne l’appelle pas le chacal pour rien ! En tous cas, merci à lui d’avoir joué le jeu des photos chelous. Il est définitivement le Jeckle de mon Heckle, grand maître de la Contagion 😉

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James Ellroy – Festival America 2016 – Copyright KoMa

Allez hop, on retourne aux conférences reprendre des nouvelles de Marlon James qui présentait son roman. L’occasion de découvrir aussi Brian Hart et Rachel Kushner dont j’ai aussi entendu beaucoup de bien. Et vous ?

La fureur de vivre – animée par Julia Jacquier (librairie des batignolles) – Contrairement à la conférence d’hier, celle d’aujourd’hui n’est pas un débat. Chaque auteur est interrogé pour parler de son livre et nous donner envie de le lire. Pari gagné pour moi.

Thème : On peut choisir de vivre bien au chaud, sans autre souci que celui de ne pas retrouver ses pantoufles à leur place en rentrant chez soi le soir. À l’inverse on peut choisir de se jeter dans la bataille en brandissant bien haut la bannière de nos idéaux, courir l’aventure, sans jamais se dégonfler, au risque de basculer du côté obscur de la force.
Avec Marlon James (Brève histoire de sept meurtres), Brian Hart (Au bord du monde)  et Rachel Kushner (Les lance-flammes).

Marlon James est né à Kingston, en Jamaïque, en 1970. Ses deux premiers romans (à paraître aux éditions Albin Michel), récompensés par plusieurs prix littéraires aux États-Unis, ont fait de lui l’un des écrivains les plus remarqués de la scène littéraire anglo-saxonne ces dernières années. Unanimement salué par la presse outre-­Atlantique, Brève histoire de sept meurtres a été couronné par le Man Booker Prize 2015.

Le pitch de « Brève histoire de sept meurtres » : Vaste fresque épique abritant plusieurs voix et des dizaines de personnages qui nous entraîne depuis les ghettos de Kingston des années 1970 jusqu’au New York des années 1980. De nombreux personnages fascinants et hauts en couleur vont se croiser : hommes politiques et agents de la CIA, barons de la drogue et prostituées, journalistes et membres de gangs…

Brian Hart est né en Idaho en 1976. Il a fait de nombreux métiers avant de se consacrer à l’écriture. Couronné par le Keene Prize en 2005, Au bord du monde est son premier roman publié en France.

Le pitch de « Au bord du monde » : 1886, dans l’État de Washington. À la frange de l’Ouest américain, battu par les vents et la pluie du Nord-­Pacifique, se dresse le Port, un campement devenu bourgade avec l’essor de l’industrie du bois. Se déploie un univers aussi brutal que poétique, où se croisent, s’aiment et se trahissent des personnages inoubliables de grandeur comme d’infamie. 

Le premier roman de Rachel Kushner, Telex de Cuba, publié en 2008, a été finaliste pour le National Book Award et a remporté le California Book Award. Les Lance-flammes, également finaliste pour le National Book Award, salué par les grands auteurs américains, a déclenché à sa parution d’intenses débats dans la presse. 

Le pitch des lance-flammes : Reno adore la vitesse, la moto et la photographie. Elle débarque à New York en 1977, et pose ses valises à Soho, haut lieu de la scène artistique. Fréquentant une tribu dissolue d’artistes rêveurs et narcissiques qui la soumettent à une éducation intellectuelle et sentimentale, elle rencontre l’artiste Sandro Panzone, fils d’un grand industriel italien. Reno le suit en Italie où ils seront emportés dans le tourbillon de violence des années de plomb. 

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Marlon James – Brian Hart – Rachel Kushner – Festival America 2016 – Copyright KoMa

Q : Rachel Kushner, le thème de ce plateau est la fureur de vivre, sentiment souvent attribué à la jeunesse. Ça tombe bien, vous avez choisi de mettre en scène un personnage qui a vingt ans. Pourquoi ?
Rachel Kushner : J’avais envie de me mettre dans la peau d’un personnage jeune et de capturer le moment où elle débarque à New-York dans le monde de l’art. Elle n’a pas encore l’expérience pour décoder les codes et elle possède une certaine fraîcheur. Elle m’attirait beaucoup car je trouve les gens de mon âge plus égoïstes et renfermés sur eux-même. Je me retrouve beaucoup mieux dans ce personnage.
Dans la vie, on est souvent passif alors que dans les livres on a le sentiment d’une action permanente. C’est ce que j’aime y retrouver. 

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Rachel Kushner – Festival America 2016 – Copyright KoMa

Q : Votre héroïne est légère malgré une époque engagée. Un paradoxe ?
RK : Le monde de l’art new-yorkais n’est pas préoccupée par la politique juste par l’art. Mon héroïne n’est pas naïve elle est jeune. Par un concours de circonstance, elle se retrouve à Rome et rencontre des personnes concernées et engagées. Elle ne les suit pas par conviction, elle est passionnée et veut juste vivre le moment.

Q : Qui vous a donné envie de parler de Rome de l’Italie ?
RK : Au départ de l’écriture de ce roman, le sujet qui m’intéressait le plus était la communauté artistique dans les années 70. Mais au même moment, j’ai rencontré des italiens qui ont vécu et été acteurs de ces événements en Italie (les années de plomb). Ils étaient rangés bien sûr maintenant. Et ce qu’ils me racontaient m’a intéressée. J’ai voulu en parler dans mon livre.

Merci Rachel Kushner (applaudissements).

Q : Marlon James, c’est à votre tour. Comment écrit-on un livre comme celui-là (pour rappel, il fait plus de 800 pages et contient plus de 75 personnages) ? On part d’une nouvelle et on l’étend ? Ou on a un plan de tout le bouquin ?

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Marlon James – Festival America 2016 – Copyright KoMa

Marlon James : Non je n’avais pas de plan. D’ailleurs au départ, ce devait être le plus court de mes romans pensé comme ceux de l’écrivain français Jean Patrick Manchette (lien wikipédia ici). J’avais donc une série de personnages que je n’arrivais pas à lier et je ne savais pas quoi en faire. Je suis allé voir une de mes amies, Rachel, qui m’a dit « ce n’est pas grave, inspire toi de Faulkner et de « Tandis que j’agonise » où chaque chapitre est portée par une voix différente qui fait avancer l’histoire ». Et c’est ce que j’ai fait. Bob Marley est l’arbre et les personnages en sont les branches. (NB : le roman traite en filigrane de la tentative d’assassinat de Bob Marley en 1976).
Mais mon roman est tellement dense qu’à un moment je me suis perdu dans l’écriture. Pour m’y retrouver dans la structure, j’avais une carte sur un mur de ma chambre avec chacun des personnages, les horaires, les actions et ce qu’il faisaient à ce moment là.

Q : J’ai beaucoup aimé le personnage de Nina Burgess qui va de l’avant coûte que coûte. Est-ce aussi l’un de vos préférés ?
Avec Nina ce fut particulier. Quand j’ai commencé à l’écrire, je ne savais pas qu’elle ferait partie de ceux qui survivrait au roman. Grâce à elle, j’ai pu montrer la situation sociale et politique en Jamaïque et en Amérique.
Q : La Jamaïque est un pays difficilement lisible de l’extérieur. On en sait peu…
MJ : Oui il est difficile de lire et de comprendre la Jamaïque. Ce qui me fait rire ce sont les touristes américains qui pensent en savoir plus que les habitants. Alors que moi qui suis jamaïcain, je ne le sais pas. Les gens pensent avoir tout compris de la Jamaïque mais c’est impossible.

Merci Marlon James (applaudissements).

Q : Brian Hart, après bien d’autres métiers plutôt artisanaux et manuels, comment en êtes-vous arrivé à l’écriture ?

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Brian Hart – Festival America 2016 – Copyright KoMa

Brian Hart : je suis arrivé à l’écriture à petits pas. J’ai toujours écrit. Je n’avais pas la discipline de me lever tous les matins pour le faire mais maintenant je l’ai.
Q : Ecrire, est-ce comme créer un objet ?
BH : C’est une idée romantique de le concevoir ainsi mais pas vraiment. Parallèlement à l’écriture, mon métier est de construire des maisons mais je déteste faire ça.  Alors que j’adore quand j’écris. Ce n’est donc pas tout à fait pareil pour moi.
Q : Dans votre livre, il est question de destruction des forêts à cause des industries du bois. Quelle civilisation peut se construire sur la destruction de forêts ?
BH : Il faut revenir en arrière pour comprendre. Il y eut une construction massive d’usines à la fin du 19ème siècle. Usines qui permettaient à des gens de travailler et donc de gagner de l’argent pour survivre. Cela créait des emplois. Ces usines ont construits des milliers de planches. Alors oui, il y a eu une déforestation mais beaucoup de ce bois a été utilisé pour reconstruire la ville de San Francisco au début du 20ème siècle après le cataclysme qui l’a détruite. Donc, au final, ce ne fut pas si négatif.

Merci Brian Hart (applaudissements). FIN

Dernier petit tour sur le salon du livre pour tenter de croiser Garth Risk Hallberg, l’auteur phénomène de « City on Fire » qui m’accueille avec gentillesse et bienveillance en me demandant ce que j’ai pensé de son livre, me parlant lui aussi de mon corbeau-mascotte et me posant des questions sur « C’est Contagieux! ». Un garçon à suivre de très très près. Lecture de son roman prévu pour octobre, je vous en reparlerai à cette occasion évidemment.

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Garth Risk Hallberg – Festival America 2016 – Copyright KoMa

Garth Risk Hallberg, trente-sept ans, est né en Louisiane. Après des études de littérature anglaise à Saint-Louis, il est aujourd’hui installé à New York. Phénomène littéraire, City on Fire est son premier roman, pour lequel il a déjà reçu un à-valoir de 2 millions de dollars.

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City on Fire – Garth Risk Hallberg

Le pitch : New York, 31 décembre 1976. Le réveillon très chic de Felicia Hamilton-Sweeney réunit toute la bonne société de la ville tandis qu’une jeune fille est tuée par balle dans Central Park. C’est Mercer, un jeune enseignant afro-américain, qui découvre le corps de Sam. Celle-ci a été la maîtresse d’un des membres de la famille Hamilton-Sweeney. Dynastie dont est également issu William, héritier en rupture et amant de Mercer, devenu musicien punk puis artiste plasticien. Roman choral, City on Fire s’est imposé comme l’événement littéraire de ce début d’année.

 

 

 

 

Voilà, la deuxième partie de notre compte-rendu arrive à son terme. Merci à vous tous de m’avoir suivi. N’hésitez pas à commenter si ces auteurs vous ont plu, si vous les avez déjà lu ou si vous avez envie de les découvrir. Pour ma part, vous l’avez compris, je vais me jeter sur « City on Fire » et « Brève histoire de sept meurtres » et évidemment le « Perfidia » de James Ellroy. A bientôt ! Et que la Contagion se propage !

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20 Comments on Festival AMERICA 2016 : Conférences et déambulations dans le festival 2/2 !

  1. J’ai James Ellroy dans ma PAL mais je ne sais plus lequel 😛 Ni Dahlia Noir ni L.A. Confidential pour sûr 😉 Bien-sûr j’attends ton retour sur celui de MJ 😉

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  2. Le grand Nulle part il me semble 😀

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  3. Génial! J’adore tes comptes rendus vivants et passionnés!!;)

    Aimé par 2 personnes

  4. Beau reportage mon David
    Comme si on y était …

    Aimé par 1 personne

  5. ça avait l’air sympa tout ça 😉

    Aimé par 1 personne

  6. Super les photos chelous avec Ellroy ! Je ne sais pas lequel de vous deux fait le plus peur ! 😆

    Bravo pour le compte-rendu, on s’y croirait, en effet !

    Aimé par 1 personne

  7. Tu nous gates une fois de pçus mon ami.
    Je prends un pied dingue à lire tes comptes rendus.
    Rhoooo visiblement vous vous etes éclatés.
    Il faudrasue tu me racontes tout cela en off. Hihi

    J’aime

  8. La photo avec James Ellroy ça claque quand même (mode fangirl ^^) 😉

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