« Block 46 » de Johana Gustawsson – La chronique gonflée à bloc !

C’est une mise en abîme que nous propose Johana Gustawsson, un voyage aux portes de la perversion et de la noirceur de l’âme humaine.

« Block 46 » est un roman mature. C’en est bluffant. Une intrigue retorse, menée de main de maître, qui va malmener le lecteur, le secouer et le sortir de sa zone de confort pour lui faire franchir les limites du supportable.

« Block 46 » est une plongée assourdissante dans l’histoire, dans ce qu’elle a de plus macabre et de plus nauséeux.
Johana use du devoir de mémoire pour nous composer un roman qui puise dans le passé pour se frayer un chemin vers notre présent.

L’intelligence du point est de nous divertir en nous faisant réfléchir. Ce roman mélange deux époques qui trouveront évidemment un écho l’une dans l’autre. L’auteure se sert de la Shoah et notamment des atrocités commises dans le camp de concentration de Buchenwald pour tirer les racines et les explications à de l’horreur pure. Avec beaucoup de pudeur. Quand on sait que l’auteure y insuffle une partie de son legs familial, les sensations sont forcément décuplées lors de la lecture.

La plume est bicéphale, tantôt anodine et légère, tantôt trempée dans une encre de seiche distillant un noir profond. Une écriture subtile et racée.

Cosmopolite, ce roman nous fait voyager entre l’Allemagne Nazie, Londres, la Suède et un soupçon de France. Ce qui permet à l’auteure de composer entre différentes atmosphères nimbées de brumes, de brouillards et de paysages enneigés. Dépaysement garanti.

Pour finir, un des particularités de ce livre ce sont ses personnages : deux enquêtrices créées et façonnées par une auteure qui ajoute de la chair aux mots pour nous rendre ses protagonistes palpables et humains.
Que ce soit Emily, la profileuse taciturne mais ô combien talentueuse, ou Alexis, l’écrivaine candide à la famille encombrante et truculente – un brin d’air bienvenue dans une intrigue poisseuse ; toutes deux creusent des sillons sur ta peau de lecteur/lectrice délicat(e). Sillons que tu voudras retrouver dans un second roman.

4ème DE COUV

Falkenberg, Suède. Le commissaire Bergström découvre le cadavre terriblement mutilé d’une femme.
Londres. Profileuse de renom, la ténébreuse Emily Roy enquête sur une série de meurtres d’enfants dont les corps présentent les mêmes blessures que la victime suédoise : trachée sectionnée, yeux énucléés et un mystérieux Y gravé sur le bras.
Étrange serial killer, qui change de lieu de chasse et de type de proie…
En Suède, Emily retrouve une vieille connaissance : Alexis Castells, une écrivaine pleine de charme spécialisée dans les tueurs en série.
Ensemble, ces deux personnalités discordantes se lancent dans une traque qui va les conduire jusqu’aux atrocités du camp de Buchenwald, en 1944.