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« Ce qu’il nous faut c’est un mort » d’Hervé Commère- La chronique qui ne se laissera pas prendre vivante !

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Ce qu’il nous faut c’est un mort – Hervé Commère

Avant toute chose, je voulais remercier Yvan du Blog Emotions pour nous avoir donné envie a Mélie et moi de nous plonger les yeux fermés sur ce livre pour une lecture commune. Sa chronique topissime et dithyrambique nous avait fait saliver (cliquez ici pour la lire !) et c’est sans surprise que Mélie et moi avons enfin eu notre premier coup de coeur commun tant ce livre nous a transporté. Nous sommes sur le meme calibre que le « Nous revions juste de Liberte » de Loevenbruck qui avait fait chavirer tant de lecteurs l’année dernière. Pas moins.

Ensuite, je voulais remercier Melie du sémillant blog « The Love Book », blog inventif et à la pétillance rare ! C’est toujours un plaisir de réaliser une lecture commune avec une partenaire aussi vive, enjouée et drôle que toi 😉

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SMEP 2016 – Hervé Commère – Copyright KoMa

Le Pitch : Trois garçons pleins d’avenir roulent à flanc de falaise. C’est la nuit du 12 juillet 1998, celle d’I will survive. Ce que la chanson ne dit pas, c’est à quel prix. Les Ateliers Cybelle emploient la quasi-totalité des femmes de Vrainville, Normandie. Ils sont le poumon économique de la région depuis presque cent ans, l’excellence en matière de sous-vêtements féminins, une légende – et surtout, une famille. Mais le temps du rachat par un fonds d’investissement est venu, effaçant les idéaux de Gaston Lecourt, un bâtisseur aux idées larges et au coeur pur dont la deuxième génération d’héritiers s’apprête à faire un lointain souvenir. La vente de l’usine aura lieu dans l’indifférence générale. Tout le monde s’en fout. Alors ce qu’il faudrait, c’est un mort. De la corniche aux heures funestes de Vrainville, vingt ans se sont écoulés. Le temps d’un pacte, d’un amour, des illusions, ou le temps de fixer les destinées auxquelles personne n’échappe.

Chronique de David

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Super Contagieux!

C’est un choc littéraire comme on en rencontre peu dans sa vie, une secousse qui vient de l’intérieur, gronde silencieusement, enfle puis jaillit comme une source. C’est un roman sensitif qui provoque des picotements sur ta peau, des bouffées d’amour dans ton coeur. Tu les vois les papillons qui s’envolent et qui s’agitent ?

Peut-on devenir meilleur à la lecture d’un livre ? On a souvent dit du rock qu’il a changé la vie de certaines personnes ou créé une ouverture différente au monde qui nous entoure – ça marche aussi avec Jesus et Weight Watchers, me souffle-t-on – Eh bien ce livre provoque exactement les mêmes sensations. Il change ou améliore grandement ta vision du monde. Il met des touches de couleurs vives et chatoyantes dans un tableau aux couleurs naturellement ocres.

A la fois grave et léger, ce roman est un concentré d’émotions sourdes mais vivaces. Un regard bienveillant sur la vie, sur la terre, sur les gens qui la peuplent. C’est étrange ce talent d’écriture que de réussir à nous immerger dans une petite communauté comme si nous en avions toujours fait partie. De se sentir devenir l’un des belligérants du livre.

Hervé Commère donne l’impression de prendre beaucoup de distance avec ses personnages en les survolant du regard et pourtant ils sont incarnés de manière sublime et profonde. Un tour de force que ce véritable paradoxe. Il y a de l’amour et de la compassion teintée d’un brin d’ironie dans son écriture. Ce garçon parle directement à ton âme.

Oui, après le roman terrien à la Franck Bouysse (lire chronique ici!), Hervé Commère créé une nouvelle catégorie dont il est l’unique représentant : le roman aérien. Le roman léger comme l’air. Sa voix murmure, se fait aérienne, primesautière, même quand la situation se durcit.

Une écriture unique, un ton à part. Une sorte de docu-fiction à peine romancée tellement l’auteur met de la crédibilité dans son histoire. Oui crédible. Tant et si bien qu’on pourrait presque toucher les protagonistes du doigt et les serrer dans ses bras.

Même si l’auteur s’en défend dans les interviews (lire celle de Blog Emotions), c’est avant tout un roman social – on y parle de mondialisation, de délocalisation, de fonds d’investissement, de licenciements, de précarité, de fermeture d’usine – avant d’être un polar. Le polar n’est là que pour faire avancer l’histoire mais ce n’est pas l’essentiel du bouquin à mon avis. En tous cas, pas ce qui te reste en mémoire quand tu refermes le livre et réfléchis aux émotions procurées. Alors oui, il y a bien un mort, c’est le titre du livre et une enquête se noue autour, mais c’est avant tout une formidable odyssée humaine que nous conte l’auteur. Mais en même temps polar, pas polar, on s’en fout. Ce qui compte, c’est que ce bouquin est une petite merveille, une pépite comme il en surgit peu chaque année et dont la lecture te chamboule. Et ça, c’est juste du talent. Point.

Hervé Commère plante son intrigue et ses personnages, les arrose de sa sueur, les irrigue de son sang et les fertilise de son amour. On voit ensuite les évènements pousser, les herbes folles tenter d’envahir l’histoire sans jamais réussir à en submerger la pousse. Pour qu’au final puisse éclore un magnifique champ des possibles où il fait bon se reposer.

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Le Commentaire de Melie suite a la chronique de David : « Ce garçon parle directement à ton âme. » voilà c’est exactement ça, cette phrase résume tout ! Merci pour ça mon David ❤ « c’est avant tout un roman social » alors si j’ai bien compris ce que l’auteur disait, c’est que finalement tous les livres sont comme ça, plus particulièrement les « policiers » donc il ne s’en défend pas mais précise. J’ai pour ma part choisi l’étiquette « Feel good book » comme quoi 😉 Magnifique chronique je n’aurai pas dit mieux et je comptais justement sur toi pour le retranscrire comme je le sentais.

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Melie Wolf Nerriere

La Chronique de Mélie (lien vers la chronique originale) :

Hervé Commère nous offre un vrai feel good book, un bonbon que l’on déguste, un univers poétique qu’on ne veut plus quitter.

Il parle des gens, de la vie avec un style unique. Il dépeint une société qui nous ressemble sans pour autant que cela soit linéaire. Il nous offre du lyrisme, une exaltation des sentiments, exacerbée par sa façon singulière de nous narrer les situations. Il a l’art de raconter ce que les personnages vont devenir dès le départ, de « divulgâcher » sans perdre la substance de l’intrigue. Il maîtrise les révélations et nous donne l’envie de continuer mais en douceur. Sans précipitation, la délectation est de mise.

L’auteur croque les personnages et les fait évoluer comme annoncé mais avec des détours dont nous n’avions pas idée. Chacun est intéressant et participe à la construction de ce microcosme, ce village d’un autre temps. Nous suivons plusieurs générations liées par une entreprise, véritable poumon des habitants. Personnage à part entière que cette exploitation familiale qui va connaître de nombreuses émotions, de multiples vies, des situations cocasses aux plus tristes.

Étrangement c’est Mélie qui a eu mes faveurs, je dis cela car le fait de voir son prénom est plutôt gênant dans la lecture et handicapant. L’auteur a l’air d’avoir sorti ce prénom de nulle part à l’instar du père du personnage et semble être attaché particulièrement à elle, elle qui porte un prénom plus atypique que les autres (Vincent, Maxime, Patrick…). Cela implique sûrement une présence remarquée et une destinée hors du commun. Et ce fut le cas, une scène dont elle est la principale protagoniste est exceptionnelle, inoubliable, culottée même… Je suis maintenant curieuse de connaître la deuxième scène préférée de l’auteur, si je considère que celle-ci est celle de Mélie dont il me parlait (je pencherai pour une avec Marie…).

Première lecture de l’auteur pour ma part et comme pour Henri Loevenbruck il va me falloir du temps pour le lire à nouveau, tellement celui-ci me bouleverse, me hante et me marquera à jamais.

5/5 et +++++

Le commentaire de David suite à la chronique de Melie : « Feel-good book » voilà qui est judicieusement trouvé ma Mélie tant ça décrit très bien le ressenti qui t’accompagne tout du long du livre. Cette idée de bonbon est très juste aussi. J’ai adoré que le personnage principal se prénomme Mélie ❤  Ca m’a donné presque l’impression de vivre tes aventures hihi 😉 Et surtout quel bonheur d’avoir eu le même coup de coeur sur un livre. Notre première fois 😉

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61 Comments on « Ce qu’il nous faut c’est un mort » d’Hervé Commère- La chronique qui ne se laissera pas prendre vivante !

  1. Mince, vous venez de me faire verser des larmes de bon matin…
    Oh que je suis ému de lire vos émotions après cette lecture et de voir que vous avez été touchés comme moi.
    Ma journée sera bonne grâce à vos magnifiques mots, Mélie et David

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  2. Comment ne pas avoir envie de le lire après ces deux belles chroniques !

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  3. Pitain, ça c’est de la chronique les enfants !
    Heureusement qu’Yvan nous avez déjà prévenus sinon, nous ne nous en remettions pas.
    Qu’elle beau papier mon David, tu as vraiment du talent pour offrir un tel écrin à tes livres de chevet.
    Tu m’épates à chaque fois.
    Et là, je ne comprendrais pas si tes contaminés ne te suivaient pas sur ce coups là !
    Merci pour tout ça; mister David 🙂

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  4. Je l’ai emprunté à la bibli 🙂 hâte de pouvoir le lire 🙂

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  5. Superbes chroniques j’ai adoré vous lire tous les deux ^^ Je l’ai dans ma PAL celui là et je me tâtais encore à le lire mais je pense qu’après coup il va remonter dans mon listing xD

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  6. Excellent roman, excellentes chroniques, magnifique super génial ! Un roman qui m’a pris aux tripes !

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  7. Quelle belle idée de vous y mettre à deux pour dire tout le bien que vous pensez d’Hervé Commère ! Il le faut, il le faut, il le faut !!! 😀
    Si je peux me « vanter » d’un truc, c’est d’avoir été l’un des premiers (Hervé dit que je suis le premier) à repérer son travail si singulier, dès son premier roman. L’avoir vu progresser de livre en livre, et petit à petit sortir de l’anonymat pour rencontrer de plus en plus de lecteurs, est un bonheur assez rare, surtout pour le libraire que je suis. Alors, chaque chronique de ce style est une satisfaction immense – un peu comme si j’avais des actions dans l’entreprise Commère et que je commençais à m’enrichir… mais sans histoire d’argent pour salir ce beau sentiment, c’est encore mieux 😉
    Alors, bravo et merci de le soutenir ainsi, sa voix originale mérite d’être partagée le plus possible !!!

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    • Ce qui me prouve mais en avais-je besoin que tu as du nez et un excellent goût 😊
      Tu peux etre fier je te comprends. C’est toujours un merveilleux moment de voir un jeune auteur qu’on suit des le debut éclore et devenir une des plus belles fleurs du jardin.
      Je n’en ai entendu parler qu’avec Imagine le Reste par Yvan (je ne l’ai pas encore lu et compte bien me rattraper).
      Je te remercie grandement pour tes gentils mots. Et t’inquiète on va faire un Max de bruit autour d’Herve 😝

      J’aime

    • Merci j’adore les histoires comme ça ❤

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  8. Ce roman a été un de mes coups de cœur cette année et je suis heureuse de voir à quel point vous avez aimé!!! Maintenant, il faut lire « Imagine le reste » qui vous transpercera le cœur une nouvelle fois 🙂

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  9. Une note sur laquelle je te rejoins totalement. On en avait parlé quand on s’est vu en Mars et tu as bien fait de le lire. ravie

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