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« Les Huit Salopards (The Hateful Eight) » – La chronique qui tire plus vite que son ombre !

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Les Huit Salopards – Quentin Tarantino

Un nouveau Tarantino, c’est toujours beaucoup d’attentes et d’expectations de la part des fans et des spectateurs. Cela fait partie d’un processus. Celui de l’excitation à l’annonce du titre puis du pitch, du casting de l’affiche et des bandes-annonces. Le Quentin nouveau est arrivé. Sonnez hautbois, résonnez trompettes !

Mais le cru 2016 est-il gouleyant ?

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(L-R) KURT RUSSELL and SAMUEL L. JACKSON star in THE HATEFUL EIGHT. Photo: Andrew Cooper, SMPSP © 2015 The Weinstein Company. All Rights Reserved.

Tourné en CinémaScope 70mm par un Tarantino toujours aussi groupie des réalisateurs et des films de genre des années 70. Ce choix audacieux lui permet de travailler les grands angles, de magnifier les paysages et de donner un point de vue intéressant sur les visages des personnages et le découpage des scènes. Et c’est exactement ce que fait la caméra de Tarantino qui nous régale de ses plans larges, de ses étendues blanches et pures qui ne tarderont pas à etre souillées de sang. Le contraste marquant du film. Tarantino ne sait pas rester pur pour notre plus grand plaisir. Même au bout de huit films.

La maestria du réalisateur est de nous immerger avec puissance dans cet univers glacé. On sent le souffle de la neige qui frappe les visages, la froidure du blizzard qui s’insinue dans les cous et redescend le long de l’échine glaçant le sang.

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Les Huit Salopards – Quentin Tarantino

Et si on parlait de l’ambiance de ce huis-clos, on évoquerait forcément « Réservoir Dogs » ? La présence de Michael Madsen et de Tim Roth enfonce le clou. QT ne faisant jamais les choses par hasard n’hésitant pas à s’auto-citer. « Les 8 Salopards » est-il un film-somme ?

D’autant que ce film par ses dialogues fleuves convoque aussi un de ses précédents métrage, « Le Boulevard de la Mort » qui n’était pas une réussite. Mauvais présage ?

Heureusement Quentin ne fait pas que s’auto-citer. Comme dans chacune de ses œuvres, ses influences suintent. Comment ne pas penser à « The Thing » de John Carpenter (là pour le coup, il y a de pires hommages) ? Puisqu’ici, on y retrouve des hommes confinés dans un espace clos à l’environnement extérieur hostile et glacial dont ils ne peuvent s’échapper et qu’ils sont dans l’expectative de savoir que l’un d’entre eux veut les descendre sans pouvoir identifier cette menace. La fin est d’ailleurs inspirée directement de ce film culte.

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Les Huit Salopards – Tim Roth – Walton Goggins

Très bavard disait-on plus haut, on ne retrouve pas le talent de dialoguiste auquel nous avait habitué Tarantino. Les répliques fusent, les vannes tombent mais ne sonnent pas juste. A trop forcer le trait, on dévoile ses tours et on affaiblit le propos. Ce qui donne une impression de scènes surjouées. Avec le sentiment qu’on a déjà entendu bien meilleur dans ses précédents films. On a quand même du mal à croire que le grand Tarantino a laissé passer ça. C’était bien la peine de faire tout un buzz sur son scénario volé et dévoilé sur internet il y a deux ans.

Paradoxalement et fort heureusement, les acteurs sont tous impressionnants, ils cabotinent à mort mais l’alchimie fonctionne. De vraies gueules de cinéma. On prend un plaisir jouissif a les voir évoluer, se confronter et s’entretuer (ce n’est pas du spoil, c’est un film de Tarantino les gars !), avec une mention spéciale pour l’actrice, Jennifer Jason Leigh, qui prend tous les risques pour nous livrer un personnage pittoresque et inquiétant.

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Les Huit Salopards – Jennifer Jason Leigh

Mais le véritable problème, car ceux cités ci-dessus sont mineurs en comparaison, est la durée du film.

Sur 1h30, on tenait un pur morceau de série B sur-vitaminée et excitante. Sur 3h, l’ennui guette car il ne s’y passe pas grand chose. D’autant, ultime déception que le final tant attendu est vite expédié. Abrupt.

Les résultats au box-office américain ont été catastrophiques, il n’y a pas de hasard. Gageons d’ores et déjà que le neuvième film de Tarantino sera l’occasion pour lui de se renouveler et d’insuffler à nouveau une dose massive d’excitation à ses fans.

Pour avoir un autre avis, je vous invite à lire les excellentes chroniques des non moins excellents blogs « Le Bibliocosme », « L’Ours Inculte », « The Cannibal Lecteur » qui vous donneront chacun un point de vue différent, du plus enthousiaste au pas convaincu.

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29 Comments on « Les Huit Salopards (The Hateful Eight) » – La chronique qui tire plus vite que son ombre !

  1. Ton analyse est juste (comme souvent…Le talent !) De mon côté (basique 😉 ) j’ai aimé les grands paysages, le jeu des acteurs. J’avais l’impression d’une pièce de théâtre avec cette façon particulière qu’ils avaient de déclamer. La fin,très rouge, (c’est peu de le dire ) tranche avec le blanc glacial du reste du film. Mon homme s’est gelé d’ailleurs pendant 3h tellement il s’est laissé embarqué par l’ambiance. De mon côté, je n’ai pas vu passer le temps. Ce qu’il a manqué à ce film ? Une vraie grande et belle musique qui aurait porté l’ambiance. C’est mon bémol 😄.

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  2. Fournier Marie helene // 15 janvier 2016 à 7 h 17 min // Réponse

    Complètement d accord. Je n ai pas vu le temps passé…. Et une semaine après je suis encore dans le film. Pour moi un très bon tarentino avec de grands acteurs.

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  3. Ah merci de parler de la BO Sido, j’apprécie 😀

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  4. Halalalala Tarantino a tapé très très haut avec Reservoir dogs, Pulp Fiction et Jackie Brown… Après, j’ai légèrement décroché, à tord ou à raison d’ailleurs. Mais quel régal que ces trois premiers films. Pour les 8 salopards j’y vais sans doute ce week-end. Affaire à suivre donc.

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  5. Les retours sont mauvais. Je voulais aller le voir mais je vais m’abstenir. Dommage…
    Après j’ai pas aimé tous les Tarentino. J’ai adoré les Kill Bill, Inglorious Basterds, Django et Reservoir Dogs. Sin city est esthétiquement magnifique. Mais qu’est ce que j’ai détesté Pulp fiction… oui je sais… 🙂

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  6. Trop long, trop bavard et pas d’Audiard pour relever les dialogues qui sont plus plats que les seins de Birkin ! C’est dire. 2h47 d’ennui.

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  7. Je suis sensée le voir aujourd’hui avec 2 des ados avec lesquels je bosse. Je suis un peu refroidie je vais peut être essayer de les faire changer de film 😉

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  8. Salut les Contagieux,

    Comment le dire sans froisser le peu d’estime que j’ai pour Tarantino ? Je ne suis pas allé au bout du film… Même le jeu des acteurs n’y a pas fait… Même les frasques humoristiques n’y ont pas fait… Une version édulcorée de Django Unchained sans la vista de ce dernier malgré un casting à faire pâlir tout le monde… Et puis, pourquoi nous avoir mis un Christopher Waltz en version Tim Roth, quasiment le même jeu de scène… En clair, déçu par les plans choisis, par les longueurs, par la recette de sa cuisine à épisodes qui n’avaient pas lieu d’être sur ce film… Et que dire de la musique de Morricone ? Mon dieu… Enfin bref, vivement le prochain ou alors, il est arrivé au bout de son talent et ne sait plus que faire du réchauffé… Tarantino, ça sent le sapin…

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    • Là on se rejoint totalement. C’est une déception. Tarantino bégaie. Mais je ne suis pas inquiet. Sur ses dernières productions c’est 1 sur 2 voire sur 3 que je trouve vraiment réussi. C’est cahotant depuis le Boulevard de la Mort pour moi

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