Une réflexion sur l’intelligence artificielle. L’homme qui se prend pour Dieu n’est-il pas destiné à finir comme Icare ? A voir ses ailes fondre en se rapprochant trop près du soleil éblouissant de la connaissance ?

Alex Garland (scénariste brillant de « La Plage » et « 28 jours plus tard ») se pose de bien bonnes questions et nous nourrit d’un film de haute tenue, excitant et bien foutu.

Tout comme l’intelligence artificielle créée par Nathan, le personnage interprété par Oscar Isaac.
Nathan est une sorte de milliardaire du web via son entreprise BlueBook, créateur d’un moteur de recherche performant et intrusif qui collecte les datas de chaque personne connecté. Google si tu nous lis… Bon, évidemment qu’on sait que tu nous lis 😉

Oscar Isaac donc, a dédié sa vie entière à la recherche de l’intelligence artificielle la plus pure et la plus parfaite qui soit et dont il va vouloir tester réactions et émotions.

A cet effet, il fait venir un de ses collaborateurs, Caleb, pour jouer au chat et à la souris avec la magnifique et troublante Ava, l’intelligence artificielle humanoïde dont il est question. Alors va commencer un huis-clos moite, énigmatique, plein de faux-semblants, de duperies et de manipulations. Où chacun different et bien plus que ce qu’il veut bien laisser paraître.

Avec en filigrane, une réflexion sur l’homme et la machine. A quel point ce besoin de création inhérent chez l’homme est-il une façon de toucher du doigt la toute puissance voire l’immortalité ?
Et au final, de la même manière que des hommes ont éprouvé le besoin de supplanter Dieu, qui les empêchera à leur tour de se faire supplanter par leurs créations, à savoir des machines surpuissantes ? Où s’arrête le besoin d’indépendance et cette volonté de tuer le Père ?

Une fois de plus, Oscar Isaac est prodigieux. Dans un rôle hallucinant où il passera de la plus grande douceur à la colère la plus intense.
Alicia Vikander est sublime dans le rôle de cette androïde aux émotions exacerbées, avec un jeu tout en nuance mélange de fragilité et de sensualité.

Dommage que la fin simpliste et vite expédiée fasse capoter le jeu de construction élaboré avec patience et intelligence par Alex Garland tout au long du film.