Le futur, c’était mieux avant !

Quand on va voir un film qui s’appelle « Tomorrowland » (À la poursuite de demain en VF), la moindre des choses que demande le spectateur est justement de voir, et non d’apercevoir, ce monde de demain.

Las, il va plutôt avoir affaire à une ado hystérique, tête à claques, censée avoir le plus gros QI jamais recensé et pourtant stupide comme une huître à chaque fois qu’elle parle ou qu’elle agit.
Et à un Georges Clooney qui a l’air de s’ennuyer ferme. Qu’il se rassure, ses bâillements sont contagieux.

Et c’est dommage, les quelques instants passés sur Tomorrowland sont magiques, merveilleux, inspirants, exactement le genre de futur qu’on s’attendait à vivre gamin, exactement le genre de monde qu’on s’attendait à explorer lors du film. Hé ben non !

Brad Bird veut lancer des messages et faire réfléchir le spectateur. Pourquoi pas ? Il y a une pensée philosophique et humaniste qui essaie d’émerger. Mais elle est noyée par un scénario alambiqué, complexe et court sur patte.

Bien sûr, Brad Bird a raison, il faut bien reconnaitre qu’on est loin de la prospérité et de ce monde idéal tel qu’on l’envisageait dans les années 60. La vision de Walt Disney correspondait à celle d’une époque dont les aspirations étaient autrement plus ambitieuses et optimistes que les nôtres.

Entre-temps, la pollution, la surpopulation, le réchauffement climatique, les guerres sans fin, les crises économiques sont passés par là. En 2015, la vie est moins douce et progressiste que ce qui était imaginé et envisagé pour nous, il y a 50 ans. C’est même son opposé total.
Mais où sont passés les savants, les politiques et les érudits qui devaient construire ce monde idéal et idyllique avec et pour nous ? Pourquoi avons-nous laissé faire ca ? À quel moment, l’Homme a-t-il baissé les bras ? À quel moment, l’Homme a-t-il cessé de croire en lui-même… ?

Alors oui, tout cela est vrai et toutes ces questions sont légitimes mais une fois ces vérités assénées, que nous propose le script sinon un énième bad guy aux motivations obscures ? Des courses poursuites sans talent ? Un objet boursouflé sans souffle.

Et c’est bête tant le matériau que tenait Brad Bird (quand même réalisateur du « Géant de Fer », des « Indestructibles » et du meilleur Mission Impossible, Le « Protocole Fantôme ») entre les mains était précieux, ambitieux et alléchant. Les effets spéciaux fort réussis promettaient de nous plonger dans les délices de l’imaginaire. Avec même un petit côté Steampunk autour de la Tour Eiffel du meilleur goût. A la place, un pensum mal pensé.