Rencontre avec Jérôme Noirez, l’auteur de « Brainless » (20/05/15)
Une rencontre mordante, 100% gore !
Invité par l’excellent site de lecture « BABELIO », à l’occasion de la sortie de « Brainless (chronique ici) » la rencontre avec Jérôme Noirez, l’auteur, promettait d’être sympathique tant son livre est fun. Et la rencontre a tenu ses promesses.
Et si on parlait de l’ambiance ?
Accueilli dans les locaux de L’ECV, une école de communication super dynamique, le hall de la salle de conférence met dans l’ambiance, installe un univers très « Halloweenien » et distille une musique punk’n’roll aux accents de Green Day (Basket Case) qui met à l’aise et diffuse ce petit parfum d’insouciance et de liberté.
Le décor c’est bien beau mais et cette rencontre ?
La rencontre démarre et l’éditrice de chez Gulf Stream, maison d’édition nantaise, nous présente leur nouvelle collection, ELECTROGENE, dont la ligne éditoriale est à destination des « jeunes adultes » et dédiée aux littératures de l’Imaginaire. Comme vous l’avez compris, c’est le livre de Jérôme Noirez qui est le premier à paraître dans cette collection.
Gulf Stream cherche à mettre en place une collection de romans à la force narrative puissante, une vision, quelque chose d’extrêmement visuel. Et c’est ce que vous trouverez en lisant « Brainless ».
Et l’auteur il dit quoi ?
Après cette introduction, Jérôme nous parle de la genèse de son livre et de ses influences. Deux références en tête, les teens comedy trash genre « American College » ou » Porky’s » pour le côté déjanté, jusqu’au-boutiste et obsédé du cul ainsi que les BD de Charles Burns, très sordides et sublimes. Ce dernier, sollicité par Jérôme, a malheureusement refusé de faire la couv’.
A çà s’ajoute ses souvenirs de correspondants américains reçus en France. Ce qui l’a frappé c’est qu’ils avaient une attitude très cinématographique et étaient tous très typées comme les lycéens que l’on retrouve dans son livre. Il nous dit « j’ai à peine exagéré les actions et réactions de mes personnages tant les américains vivent leur vie comme dans un film ».
Jérôme aime le grotesque et le caricatural. Tout est cohérent donc.
Il revendique l’influence de « Elephant », le film de Gus Van Sant qui s’inspirait de la tragédie de Columbine.
Il se souvient des couloirs ternes, des escaliers sans fin, de cette caméra comme collé sur le dos des acteurs et qui les suivait dans leurs déambulations jusqu’au terme du fim. Comme dans un jeu vidéo. L’existence est un mélange de drolatique et de pathétique, nous dit-il et « Brainless » reflète cela.
Un zombie mais pourquoi ?
C’est ce que Jerome préfère parce que ça le terrifie. Réminiscence de souvenirs de cinéma et de frayeurs nocturnes, Jérôme se souvient notamment notamment « Dawn of The Dead » et de sa réflexion à la fois sociale et terrifiante.
L’épouvante engendre des émotions intenses. Ce qui parle forcément aux adolescents qui vivent et ressentent les émotions, les ressentis de manière plus intense. C’est donc plus facile pour eux de se plonger dans ces univers inquiétants et de vivre le truc à 100%. D’ailleurs, certains adolescents ont lu le livre avant sa sortie et dans leur retour, ils n’ont pas parlé du gore ou de la violence. Ils n’ont pas été choqués et se sont surtout inquiétés et énervés de l’attitude odieuse de certains personnages.
Dans son livre, il y a une réflexion sur la vie et sur la mort, notamment à travers le regard acéré de son personnage principal, Jason. La fin est pensée et contrastée avec un climax de film gore. Comme une masturbation d’adolescent. La scène finale et la violence amène la rédemption. Ce dernier chapitre l’a mis mal à l’aise lors de l’écriture car Jérôme visualise toutes les scènes qu’il écrit comme dans un film.
Même s’il reconnaît que la violence est gratuite, il s’est néanmoins beaucoup marré en l’écrivant. Il écrit au premier degré sans réflexion métaphorique. Il n’écrit pas pour se soulager. Il écrit pour se faire plaisir. Et ça fait toute la différence.
Il a une écriture visuelle, ses mots s’animent, son ouvrage mélange le gore et la poésie. Il définit « Brainless » comme une fiction fantastique.
What’s Next ?
Son prochain projet ? Il dépoussière un de ses vieux projets qu’il a relu et à qui il souhaite redonner une vive patine. Ce sera de la science-fiction à la Burroughs. Il aimerait aussi faire un slasher ou un Found Footage (mais compliqué à l’écrit) en appliquant la patte et le mordant qu’il y a dans « Brainless ».
Pour conclure, il a été précisé qu’un volume 2 serait envisageable en cas de succès. Vous savez ce qu’il vous reste à faire 🙂
Pour clôturer la rencontre, des drôles de shots sanglants au jus de cerveau (et un peu de vodka) servis avec des seringues comme cocktail de bienvenue. Ça reçoit mieux que chez Gallimard les étudiants !
Nationalité : France
Né(e) à : Paris , 1969
Jérôme Noirez est un écrivain français de fantasy et de romans pour la jeunesse. Il est également musicologue.
Il a d’abord été professeur dans une école de musique, puis en école maternelle. Il s’intéresse au fantastique depuis sa prime jeunesse, en lit beaucoup adolescent, avant d’être marqué par plusieurs auteurs généralistes ou classés comme tels: Céline, Rabelais, et Witold Gombrowicz avec Cosmos.
Outre l’écriture, son autre activité principale est la musique: il joue de la musique médiévale, compose de nombreux morceaux et s’essaie à diverses expériences, dont le « fantasmatographe », étrange croisement entre le cinéma muet et la musique expérimentale.
Rôliste et co-auteur de jeux de rôle, il a participé à la gamme Rétrofutur chez Multisim.
http://www.jeromenoirez.fr
tu sais ce que j’en pense 🙂 🙂
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🙂 🙂
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Trop cool, cette rencontre! Quelle chance!
Merci de nous la faire un peu partager avec toi 😉
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Oui c’était super sympa 🙂
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Les zombies …..comme les vampires, c’est très ado, pas trop ma tasse de thé, les adultes ça sait qu’on meurt tous vraiment !…mais j’adore le décors et la réception que tu décris ainsi que certaines références de cet auteur , Éléphant est un film qui m’a beaucoup impressionnée…
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Oui les références de Jerome sont très intéressantes et ses réflexions sur l’adolescence aussi. Mais c’est vrai qu’on a été bien accueilli et c’est assez rare en fait 🙂
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Le 4 juin je vais à la soirée consacrée à Michel Bussi, et le 18 juin à celle de Linwood Barclay, je suis dans le polar soft . j’espère que ça sera pas mal….pour l’instant la meilleure réception à laquelle j’ai assistée c’était à l’ambassade de Nouvelle Zélande , en plus de nous donner la possibilité de nous entretenir avec l’auteur, nos hôtes avaient organisé une dégustation de leurs meilleurs vins…chardonnay chez les All blacks c’était pas mal !
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Oh tu vas te régaler toi 🙂
J’ai dans ma PAL un Linwood Barclay, cette nuit-là, il paraît qu’il est bien.
J’ai lu un avion sans elle de Michel Bussi mais je n’ai pas accroché. Je retenterai avec Nymphéas Noirs.
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Oh mazette ils savent recevoir en nouvelle Zélande 😉
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Merci pour ce beau retour de rencontre cher David.
Je connais un peu la littérature jeunesse de l’auteur mais son bouquin là, à l’air bien mordu. J’avais déjà noté lorsque tu avais fais ton compte rendu de lecture 😉
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Moi je ne le connaissais pas et je l’ai trouvé fort sympathique comme son bouquin 🙂
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Je connais pas perso cet auteur, non, non 🙂
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Ok 😉
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Mais tu l’avais déjà lu ?
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J’ai lu « Desolation road » paru il y a 3/4 ans et un autre avec Farbice Colin…
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Et ca t’avais plu, c’était bien ?
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Oui, j’ai beaucoup aimé m^me si là j’ai un trou de mémoire 😉
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Tu reçois aussi des auteurs à la bibliothèque ?
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Ben vi, demain et dans 15 jours 😉
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Ah les apéros polar !!!
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les fameux apéro polar 😀
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Il faudra que je passe une tête in de ces quatre 🙂
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Tu as intérêt, sinon…
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Ça manquait à ton webzine ce genre d’articles. Voilà qui est fait et très très bien fait 🙂
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Merci Nathalie 🙂
Oui tu as raison, il faudrait que je me lance dans les interviews à présent 🙂
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je suis sûre que ce serait super
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Et puis il faut avoir une bonne occasion aussi. Chance je l’ai eu.
Content que l’article t’ait plu
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