Un rail de coke surpuissant, une piqûre d’adrénaline enfoncée direct dans le cœur !

WHAT A LOVELY DAY !

Comment s’attendre à pareille secousse ? Même avec la ceinture de sécurité bouclée, rien ne peut prévenir le choc ressenti lors du visionnage de ce nouveau Mad Max ! Et c’est rien de le dire que vous allez en prendre plein la gueule.

George Miller propose une plongée abyssale dans le désert australien. Jamais le bush n’a été aussi magistralement filmé
Ça pulse dès le début avec une scène d’ouverture d’anthologie, d’une puissance inouïe. Un choc cinématographique comme rarement un réalisateur peut en proposer. Il faudra en revenir à l’ouverture d’un « Il faut sauver le soldat Ryan » de Spielberg pour ressentir de telles sensations. Il y a un siècle donc.

Western post apocalyptique avec une caméra aux plongées et aux cadres démentiels. Qui nous ramène aux meilleures heures d’un Sergio Leone. Les plans sont d’une créativité hallucinante. Les accélérations de l’image par à-coups sont des coups de boutoir aux rétines les plus réfractaires. Un dynamisme fou et une brutalité extrême se dégagent de cette réalisation aux portes de la perfection.

Les images sont des peintures aux nuances orangées qui scintillent à la poussière de déserts sans fin.
La photo est sublime, à couper le souffle. Rarement une telle intensité se dégage d’un grand écran tant la lumière est magnifique.

MAD & FURIOUS !

Les courses-poursuites sont dantesques et donnent carrément un coup de vieux aux sept opus de « Fast&Furious » (malgré l’excellente qualité de certains épisodes) ; franchise qui ne se contente plus de courses de voitures pour exciter son public et se trouve obligée de donner dans l’actionner pour ajouter du rythme à ses dernières productions. Autant dire que le challenge sera grand pour le prochain film qui nous proposera des poursuites de bagnoles.

La vraie révélation du film n’est étonnamment pas Tom Hardy, en Mad Max un peu pâlot mais bel et bien Charlize Theron en Imperator Furiosa plus Mad et furieuse que jamais. Elle délivre la performance de sa carrière et appose sa palette d' »Actrice » à un personnage phénoménal. Le rôle d’une vie. Sa meilleure prestation à l’écran. Putain, son regard de glace, tout en subtilité complexe, parfois dur, parfois triste, souvent implacable vous poursuivra des années durant. Elle ne lâche rien. Jamais.

George Miller crée un personnage qui restera dans les annales et la mémoire du cinema tel une Ripley dans Alien. Un nouveau fantasme geek. Une icône qui va se graver dans l’inconscient collectif pour des décennies. Il ne serait pas étonnant que le prochain volet soit titré « Mad Furiosa ». Car furieuse elle l’est et fous d’elle nous sommes.

Les costumes, véhicules et autres accessoires sont bluffants. Les décors naturels sont époustouflants de beauté et de prégnance rétinienne. Le film est pétri d’inventivité et de trouvailles fabuleuses. Ah ce guitariste qui joue sauvagement du métal à l’avant d’un des véhicules pendant la chasse à l’homme. Bave de geek metalleux…

Et les images seraient sans doute moins efficaces sans la musique reptilienne de Tom Holkenborg (Junkie XL) – lourde, bouillonnante, assourdissante, sauvage, brutale – elle ponctue les scènes de poursuite comme un marteau qui enfonce une enclume. Saisissante !

George Miller, à 70 ans, réalise le film que tous les aspirants réalisateurs rêveraient de tourner. Il met la barre si haute que tous les films à venir seront jaugés sur celui-là. Un nouveau mètre-étalon en terme de film d’action vient de se créer sous vos yeux. Et vous allez en redemander !!! What a lovely movie !