« Territoires » d’Olivier Norek – La Chronique en flammes !
No Rek, No bullshit !
« – C’est quoi cette odeur mon capitaine ?
– Ça sent la fumée mon p’tit Pujol et crois moi y’a pas de fumée sans feu.
– Mais oui, derrière vous, je vois des flammes mon capitaine !
– Oh putain, la cité est encore en train de brûler ! ».
Des émeutes en banlieue c’est aussi fréquent que l’eau des pâtes, abandonnée sur un feu bouillonnant, qui déborde de la casserole si on ne la surveille pas avec attention. Sauf, si on y pose un couvercle. Et dans ce livre, la police y fait office de couvercle, bien évidemment.
Olivier Norek veut nous faire croire qu’il est flic. Pas du tout. C’est un chroniqueur des banlieues. C’est un conteur du malaise social et racial des villes peri-urbaines.
Car c’est quoi un flic du 9-3 ? Un dirty Harry à l’accent français ? Un éducateur à la matraque bien pendue ? Un agitateur qui remue la merde en attendant qu’elle explose hors du verre ? Un casseur de délinquants ? Un médiateur de la paix sociale ? Ou plus simplement un panseur des âmes ?
Un peu tout cela à la fois finalement. Depuis 30 ans, l’État français est dans une dichotomie la plus totale sur le sujet. À la fois désintéressé et horrifié par ce fils bâtard de l’Ile-de-France qu’est ce département. Celui qu’on cache aux invités. Comme la poussière qu’on met sous le tapis mais qu’on ne nettoie jamais vraiment. Trop cher. Trop compliqué.
Norek explique très bien cela d’ailleurs et il faudra lire « Territoires » pour se faire une idée du pourquoi de cette situation. Les explications sont clairs, réalistes. Les maillages de la politique et de ses politiciens sont détricotés, mis à nu, comme une plaie ouverte et béante.
Ce livre fait l’effet d’un nœud coulant qui se resserre autour de la gorge. Étouffant. Et salvateur.
Olivier Norek est un petit génie qui nous propose une vision juste et acérée des problèmes des habitants de ce département et des quartiers. Pas étonnant que les T-6 craquent.
Partant d’un postulat urbain bien ancré sur une base sociale, il nous déroule un film sur nos banlieues. Pas dans le genre cinema d’auteur ni blockbuster. Non, un film qui évite les clichés, ne condamne ni ne juge ses habitants de la cité. Rare et précieux. On apprend plus dans son bouquin que dans n’importe quelle chaîne d’infos ou au journal télévisé. Précieux.
Il faut cependant rappeler qu’Olivier Norek a écrit un roman et pas un essai. Et un excellent roman policier qui plus est.
Cependant, toutes ressemblances avec des personnes ou des situations existantes ne sont absolument pas fortuites. Même si Olivier se sent obligé de créer une ville fictive et de dire Malceny en lieu et place de Bobigny. Probablement pour marquer le coté « fictionnel » de l’œuvre.
On replonge avec délice au côté du Capitaine Coste et ses équipes dont la rencontre dans « Code 93 » avait été merveilleuse. Là aussi, Norek nous délivre un casting impeccable, criant de réalisme quels que soient les personnages. Du plus petit au plus grand. Avec beaucoup de profondeur et de bienveillance.
Les chapitres s’enchaînent comme le tic-tac d’une horloge huilée. Un vrai page-turner. L’écriture de Norek est svelte, fine, dégraissée. Pas de fioritures ni de remplissage. L’essentiel, juste l’essentiel. Du coup ça glisse, c’est lisse, c’est fluide. Addictif.
Un livre à conseiller, un livre à acheter, un livre à prêter, un livre à partager ; un livre contagieux en fait.
4ème DE COUV’
Depuis la dernière enquête du capitaine Victor Coste, le calme semble être revenu au SDPJ 93. Son équipe, de plus en plus soudée, n’aura cependant pas le temps d’en profiter. L’exécution sommaire, en une semaine, des trois jeunes caïds locaux de la drogue va tous les entraîner dans une guerre aussi violente qu’incompréhensible. Des pains de cocaïne planqués chez des retraités, un ado de 13 ans chef de bande psychopathe, des milices occultes recrutées dans des clubs de boxe financés par la municipalité, un adjoint au maire torturé, retrouvé mort dans son appartement, la fille d’un élu qui se fait tirer dessus à la sortie de l’école… Coste va avoir affaire à une armée de voyous sans pitié : tous hors la loi, tous coupables, sans doute, de fomenter une véritable révolution. Mais qui sont les responsables de ce carnage qui, bientôt, mettra la ville à feu et à sang ? Avec son deuxième polar admirablement maîtrisé, Olivier Norek nous plonge dans une série de drames – forcément humains – où seul l’humour des » flics » permet de reprendre son souffle. Un imbroglio de stratégies criminelles, loin d’être aussi fictives que l’on croit, dans un monde opaque où les assassins eux-mêmes sont manipulés.
pas courant un 4 chez toi, c’est qu’il doit valoir son pesant de cacahuètes !!!! 🙂
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Oui il est vraiment très réussi 🙂
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Je te le conseille vivement
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tu es matinal aujourd’hui 😉
Tu le sais, c’est une lecture que je ferai avant Saint-Maur, et ton avis ne fait que fortement accentuer mon envie !
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J’espère bien il mérite que tu te penches dessus je trouve et surtout « Territoites »
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c’est bien lui que je lirai en premier 😉
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Ah par contre si tu lis les deux avant Saint-Maur, lis Code 93 d’abord mais si tu ne peux ou ne dois en lire qu’un c’est Territoires 😉
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pas le temps de lire les deux mon pauvre ami
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Donc c’est décidé : Territoires 😉
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un grand coup de coeur pour celui-là aussi !! Même si j’ai une préférence pour le premier … plus intimiste !! Dans celui-là on perd lien avec l’équipe de Coste !! Bel chronique Monsieur 🙂
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belle chronique pfffffffff
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Merci pffffff
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C’est vrzi mais du coup on entre dans une dimension un peu plus originale que le premier où j’avais eu un sentiment de déjà-lu. Là Olivier Norek nous emporte beaucoup plus dans la réflexion sociale et cela m’a beaucoup plu. Je l’ai trouvé plus puissant et plus abouti
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C’est pas la première fois que je vais le dire, mais je me le note celui ci, avec Code 93, bien sur…..;)
Ta chronique est super et donne envie d’ouvrir ses pages, malgré le sujet brulant……;)
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Ah c’est bien cool Stelphique !
Oui le sujet est brûlant et mérite vraiment qu’on s’y attarde 🙂
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Toujours pas lu, j’attends de voir l’auteur à Saint Maur pour lui prendre. 🙂
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Excellente idée 🙂
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Je l’avait rencontré au salon de Montigny pour le premier; saint Maur c’est très bien pour le deuxième… Non ? 😉
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Ce sera parfait même 🙂
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He bien moi j’attendrai St Maur pour celui-ci 🙂
Pour regarder Mr Norek dans ses beaux yeux bleus et lui dire tout le bien que je pense de lui 😉
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Je te comprends il va en vendre beaucoup à Saint-Maur vu le nombre de filles qui me disent vouloir lui acheter en direct 😉
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la chair est faible que veux tu que je te dise! mdr
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Non c’est cool au contraire lol
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on ne se refait pas! lol
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Rhhhoooo que j’ai aimé!
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Je te comprends car il est vraiment réussi 🙂
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Purée, tu fais des chroniques qui donnent envie de racheter ce roman !! Oui, je le possède, oui, ça traine, oui j’en ai trop à lire, oui il faudrait que le temps puisse être mis en pause de temps en temps… 😀
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Ah je suis bien content que la chronique te plaise 😀
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J’aime lire tes chroniques !
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Tu es un ange ^^
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Non, un vrai diable 😉
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Encore meilleur ^^
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Oui !!
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