« Pike » de Benjamin Whitmer – La chronique qui pike !
Pike n’est pas un rigolo, Pike n’est pas un tendre. Pike n’est pas un humaniste. Pike est en colère !
Fallait pas tuer sa fille, les gars. Pas qu’il y était attaché. Pas qu’il la fréquentait. Pas qu’il s’y intéressait. Mais sur le principe quand même, y a des choses qui s’font pas. Et en plus, il se retrouve garde-chiourme de sa p’tite fille. Ah là oui, ils l’ont vraiment mis en colère. Et il ne va pas faire de quartier. Y a de l’ingénu qui va souffrir. Car quand Pike fâché, lui toujours faire ainsi (cf le génialissime Tintin et le Temple du Soleil).
Benjamin Whitmer est un orfèvre de la phrase. Celle qui fait mouche. Celle qui tue. Celle qui casse. À la Brice de Nice mais en plus Dark. C’est à dire que quand il casse, le Whitmer, les gens meurent vraiment ou prennent cher et c’est pas que par des vannes.
Enchaînant les perles dans un collier de vicissitudes, Whitmer nous régale.
Alternant rires et rictus déformés, par tant de vices dans la gente humaine, le nihilisme est à son comble. Ici les hommes sont des salopards, les femmes des putes. Et pis c’est tout.
Chez Whitmer, les miroirs sont sombres aux reflets sales et ne renvoient que dégoûts, amertumes et déceptions.
En revanche, les personnages sont d’or, brillamment écrits, de petites pépites lustrées. Des destins brisés, des lendemains contrariés. Une fuite en avant avec pour seule issue : le mur.
Ce qui sauve le lecteur de la dépression, c’est cette écriture aiguisée, ce sens du rythme dans le mot, cette saveur particulière qui dessine des sourires sur l’estomac. Et fait glousser comme un dindon au beau milieu d’une page. Comme vous l’avez compris le roman n’est pas une galéjade, mais les répliques sont acides, implacables.
Allez, on se met dans l’ambiance :
« – Merde je suis aimant. J’entretiens sa pelouse. Je la tonds. Je la garde humide.
Rory le fixe.
– Je laboure son lopin. Je débroussaille son petit jardin de derrière.
– Encore une comme ça, dit Rory, et je t’abats. »
« – C’est possible de manger ? demanda Pike.
– C’est possible. (Il fait un geste du menton par-dessus son épaule.) On a trois mexicains dans la cuisine.
– On mange pas les mexicains. »
Whitmer situe son bouquin au milieu des années 80, à l’heur de Reagan président, et nous installe dans cette Amérique des laissés pour compte ; une Amérique à la gueule de bois au sortir de la guerre froide, qui peine à prendre soin de ses concitoyens, déçus et déchus. Des âmes à la dérive prêts à tout pour survivre, vivre n’étant déjà plus une option.
Si le style est à tomber et les personnages croquants/craquants, l’intrigue est la petite faiblesse du bouquin. L’histoire tourne vite en rond et sa résolution est lapidaire voire expéditive mais finalement on s’en fout. Redonnez- moi un p’tit noir, un Whitmer de préférence !
4ème DE COUV’
Pike n’est plus l’effroyable truand d’autrefois, mais il a beau s’être rangé, il n’en est pas plus tendre. De retour dans sa ville natale des Appalaches proche de Cincinnati, il vit de petits boulots avec son jeune comparse Rory qui l’aide à combattre ses démons du mieux qu’il peut. Lorsque sa fille Sarah, disparue de longue date, meurt d’une overdose, Pike se retrouve en charge de sa petite-fille de douze ans. Mais tandis que Pike et la gamine commencent à s’apprivoiser, un flic brutal et véreux, Derrick Kreiger, manifeste un intérêt malsain pour la fillette. Pour en apprendre davantage sur la mort de Sarah, Pike, Rory et Derrick devront jouer à armes égales dans un univers sauvage, entre squats de junkie et relais routiers des quartiers pauvres de Cincinnati.
ca a ‘air completement décalé, je pourrais bien me laisser tenter….;)
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Oui c’est décalé mais c’est tres noir aussi. Je préviens quand même 😉
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Merci pour cette prévenance…….;)
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Je prends soin de mes ami(e)s blogueurs 🙂
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Je l’avais lu l’année dernière, ou celle d’avant, je sais pu, mais c’était une autre couverture !
En effet, c’est noir, décapant, mais l’intrigue un peu en rond à la fin… Par contre, les dialogues, c’est pas de la dentelle !! Purée, ça y va à fond, à sec et sans élan 😉
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Oui c’est ce que j’ai écrit et je suis complètement d’accord avec toi 🙂
Dommage ça aurait pu etre énorme !
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Oui, ça aurait pu…
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PS : paraît que le lama ne crache pas, en fait… Hergé a donné une fausse info qui poursuit encore les lamas de nos jours ! PTDR
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Ils ont pas de chances les lamas. Serge n’ont plus ne crache pas, c’est de la diffamation qu’il dit…
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Rhôôô, Serge, j’avais pas pensé à lui !! PTDR
♫ mais d’aventures, en aventures ♪
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Hihihi
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du lourd ! du très lourd !! du roman comme ca j’en reprends à la louche pas toi? 🙂
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Oui surtout pour l’écriture car comme tu l’as constaté en lisant la chronique, j’ai trouvé l’histoire tres pauvre.
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heureusement que les persos sont d’or, parce que point de lumière dans le noir si j’ai bien compris !
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Formidablement résumé 😉
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Tu fais une série »dejantee » en ce moment dis moi !
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Pas faux mais il est quand même très noir celui-là 😉
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noir et déjanté… fait longtemps que j’ai pas lu ça 🙂
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Oui c’est assez acide 🙂
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