Voyages & Ecriture – Petit souvenir de la conférence de la Ligue de l’Imaginaire – 01/04/2015
THEMATIQUE DE LA SOIREE (publié par Patrick BAUWEN)
« LE VOYAGE EST IL INDISPENSABLE POUR ECRIRE ? » Certains aiment aller au contact de leurs univers. Qu’il s’agisse de plonger dans les bas fonds de New York, dans le désert de la Vallée de la Mort, ou de s’envoler pour un pays lointain, ils n’hésitent pas à prendre leur sac à dos, et go ! Pourtant Jules Verne n’a jamais quitté son domicile, et Stephen King lui-même est un grand casanier. Alors, faut-il voyager en vrai, ou seulement dans sa tête, pour vous faire voyager VOUS ? Les auteurs de la Ligue vous raconteront leurs expériences et leurs anecdotes, de la cave au grenier, en passant par… les cinq continents !
C’est à un bien beau débat et une bien belle table ronde que nous avons assistés mercredi soir. Très instructive car elle nous a permis de constater qu’il n’y a évidemment pas de vérités, chaque auteur ayant un point de vue différent selon sa sensibilité et surtout le contenu de ses livres.
Pour Laurent Scalese, nul besoin de voyage « le voyage se passe dans la tête ». Pour son premier livre, « Le Samouraï qui pleure », son éditeur a cru qu’il était parti au Japon. Ce qui n’est pas le cas, il en est juste passionné. Du coup, il pense que ce n’est pas une nécessité de se déplacer pour lui. Sa seule visite fut au 36 quai des Orfèvres où il a visité entre autres, « Le Séchoir », qui, pour l’anecdote, est une pièce avec Velux dans laquelle on suspend les vêtements plein de sang des victimes afin de les laisser sécher avant analyse. Pour « Le baiser de Jason », il a aussi visité tous les bureaux de la Brigade criminelle et celle des stups. Puis plus rien…
Pour Henri Loevenbruck, c’est différent car il a écrit 3 œuvres de voyage : « La Trilogie de Moïra », « L’Apothicaire », « Nous Rêvions juste de Liberté ». Mais c’est dans son ADN car Henri aime beaucoup voyager à moto pour se renseigner auprès des guides touristiques sur les époques passées. Pour « L’Apothicaire », il a vécu le voyage. Pour lui, il est important de savoir ce qu’on y éprouve. Le ressenti et le vécu nourrissent l’histoire.
Patrick Bauwen, lui, se rend souvent aux Etats-Unis et y a vécu 4 mois avec sa famille, notamment en Nouvelle-Orléans. « J’adore être sur la route » a-t-il déclaré. Il a besoin de visiter et de prendre des photos pour se nourrir. Petite anecdote : il a été arrêté par le FBI pour s’être approché trop près de leur bâtiment et l’avoir photographié, d’ailleurs. Rassurez-vous, ils l’ont relâché 😉
Bernard Minier a eu besoin de voyager pour écrire son prochain bouquin, « Une Putain d’Histoire ». Il n’aurait jamais pu l’écrire sans ça et surtout pas décrire aux lecteurs l’environnement et les sensations éprouvées. Un vrai besoin selon lui.
Pour terminer, ils ont demandé aux lecteurs ce qu’ils en pensaient. Si les réponses furent évasives, il sembla néanmoins que ce n’était pas une donnée importante pour nombre d’entre eux et que cela n’ajoute ou n’enlève rien à la crédibilité d’une histoire.
Pour ma part, cela ne revêt pas d’importance. Lorsque je lis un roman, je n’ai pas ce besoin de vérité absolue. D’autant que je n’irai pas vérifier si chaque parcelle est juste ou inventée. Ce qui compte, c’est le voyage intérieur que l’écrivain me propose. Que l’environnement soit réel ou fictif. A minima, je n’ai pas envie d’avoir l’impression de lire un « Lonely Planet » lorsque je suis plongé dans une fiction. Certains auteurs peuvent vite sombrer dans ce travers. J’ai en tête « Inferno » de Dan Brown.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Merci pour ce super retour, c’est passionnant !
Ce qui importe c’est que ça sonne juste, en se documentant ou en allant sur place.
Mais je pense que jamais Manook n’aurait mû écrire ses bouquins sans avoir été en Mongolie, impossible !
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Oui ça dépend vraiment des bouquins je pense 🙂
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C’est vrai que les Manook sont criants de vérité, ça sent le vécu. Maintenant, pour les néophytes dont je fais partie, il aurait pu me faire avaler n’importe quoi… lol
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Pareil que Nathalie 🙂
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Shakespeare a bien écrit « Roméo et Juliette » sans avoir jamais mis les pieds à Vérone ni même en Italie, est-ce que ça change quelque chose à ce qui nous émeut dans cette histoire ? …..Un écrivain crée une illusion de monde et je ne crois pas, que ce soit la précision géographique qui nous fait le plus voyager…
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Je suis assez aligné avec toi Titania 🙂
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J’adore ce genre de partage, merci à toi !
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Avec grand plaisir manU 😀
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celui-là je dois le lire absolument…Lorsqu’un auteur français situe son roman dans un ailleurs qu’il aime, c’est souvent pour sa dimension mythique ou fantasmé, quelque chose qui relève de la passion,on est loin de la chronique « terroir »…Dites-moi si c’est le cas de Caryl Ferey ?
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Je suis en phase avec toi Titania. Bonne question pour Caryl Ferey. Je vais lui poser la question et s’il me répond, je te dirai. Je pense que oui pour ma part.
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Je suis comme toi David, je cois que l’important c’est l’imaginaire. Et certains auteurs ont le leur bien ancré et nous le font partagé avec force laissant place au notre.
Mais je peux comprendre qu’un auteur ait besoin de vivre, de ressentir, de se laisser imprégner par un pays, un peuple, une atmosphère pour la retranscrire et nous la transmettre à travers ses mots. Zulu serait-il Zulu si Carryl Ferey n’était pas allé en Afrique du Sud ?
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Totalement aligné avec toi. Je pense que c’est surtout la sensibilité des auteurs qui joue
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Ah merveilleux ce Zulu
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Je pense que certains peuvent raconter et être dans le vrai sans sortir de leur maison et d’autres préfèrent aller sur place. Moi, dans ma tête, je vais sur Mars, mais je ne pense pas que je sois dans le vrai si je devais te le raconter ! mdr
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Très bien résumé ma Belette 😉
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