« American Sniper » de Clint Eastwood
Magistral. Une belle leçon de cinéma délivrée par un papy Eastwood au sommet de sa forme et de son art.
À aucun instant on ne pourrait supposer que le réalisateur de ce film a 85 piges. Ouch, prions tous pour être aussi alerte à son âge. Car techniquement, Clint nous livre un de ses films les plus aboutis. D’une maîtrise sans égale. Un cinéma moderne et inspiré. Difficile de déscotcher de son fauteuil tant le maître vous y cloue avec une masse contondante.
Encore un film de guerre diront certains. Encore un film patriotique américain diront d’autres. Encore un film avec de gentils GI et de méchants irakiens diront finalement les blasés. Tout cela est juste mais c’est surtout ce que le réalisateur a à raconter ou la façon dont il nous le raconte qui fait la différence.
Les anti-américanistes primaires ne l’aimeront pas de toutes façons. Et le but n’est pas de les convaincre car dans ce film on trouvera mille raisons de le conspuer. Et ils auront raison.
A ceux-là, pour les conforter, je conseillerais la lecture de « Blue Gene » de Joey Goebel, disponible à pas cher en poche dans la collection 10/18, qui règle définitivement son compte aux images d’Epinal sur les « patriotes américains » et appuie là où ça fait mal. Du petit lait.
Cette chronique s’adressera donc plutôt à ceux qui verront un film pour ses qualités intrinsèques et non pour les éventuels messages réacs développés. Un pas plus loin donc.
Premier constat :
Bradley Cooper, qui interprète Chris Kyle, le Sniper vétéran, est éblouissant dans ce film. Il donne une consistance et une épaisseur au rôle que peu d’acteurs sont capables de délivrer. Il joue à la perfection la métamorphose psychologique de son personnage qui va osciller entre bons sentiments, vengeance et pétages de plomb. Il va s’approcher de la lisière de la folie au fil de ses missions guerrières et se métamorphoser physiquement et psychologiquement. Ah, ces regards hagards et perdus valent mille explications. Un oscar ?
Deuxième constat : ce film amène forcément à réfléchir. Lorsque l’on quitte la salle, les pensées se bousculent. Ce film marque les rétines du spectateur mais surtout joue avec son cerveau et entremêle les émotions. Revient en mémoire cette phrase, au début du film, du paternel disant à ses fils : « il y a 3 sortes d’hommes, les moutons, les loups et les chiens de berger. Et je n’ai élevé aucun des deux premiers ». Ça donne le ton.
Troisième constat : Clint Eastwood ne prend jamais réellement parti. Télescopant les scènes de condamnation et celles d’approbation de la façon de mener cette guerre, il livre aux spectateurs un nombre d’éléments complexes où bien malin qui pourra avoir une opinion tranchée ; une sorte de canevas enchevêtré où chacun devra démêler les fils selon sa propre conscience politique et sociale.
Quatrième constat : ce film montre que quelque soit son camp, personne ne sort indemne d’une guerre.
Ce sont juste des hommes (parfois des femmes et des enfants) qui vivent, qui meurent, qui souffrent. Et puis à quoi ça sert ?
Cinquième constat enfin : les images sont sublimes. La réalisation est nerveuse et mordante.
Et l’on quitte la salle les yeux embués. Une leçon de cinéma vous dis-je.
on va justement voir le film cet aprém …et vu l’article on ne va pas regretter je pense 🙂
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Il me tarde d’avoir ton avis 🙂
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Problème du film, tous les arabes sont des méchants, seuls les américains sont les meilleurs, les plus sympa. Il ne parle pas de cette mascarade que fut la guerre d’Irak et des armes de destruction massives qu’ils ne trouvèrent jamais (hormis celle que les américains avaient vendu aux irakiens) et du fait qu’il y avait le pétrole.
Je prendrai le film avec des pincettes… 😉
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Ce n’est pas son propos ma belette. Ni les irakiens, ni les armes de destruction massive. En clair ce n’est pas une condamnation de la guerre en Irak.
C’est plutôt un film sur les mécanismes qui font que des personnes partent à la guerre, ce qu’ils y font, ce qu’ils deviennent. Et en ca le film est très reussi.
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Sur ça, je suis d’ok, mais je trouve dommage qu’il n’ait pas poussé un ch’tit coup plus loin. Il y a encore des américains (et d’autres) qui pensent que cette guerre était justifiée. 😦 Bon, on ne peut pas éduquer tout le monde non plus…
Je n’aime pas non plus lorsqu’on donne une fausse image des soldats d’en face… mais bon, comme tu dis, ce n’est pas l’objet du film. Dommage 😉
La morale c’est que ce sniper ait été descendu par une balle tirée par un vétéran… celui qui vit par l’épée périra par l’épée.
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Suite à ta dernière critique de livre, on vient faire un tour ici, et on tombe c’est immanquable sur American Snipper, que j’ai vu aussi…..Je suis assez passionnée de cinéma.
j’ai été déçue, trop manichéen à mon goût, trop nationaliste, macho comme l’inspecteur Harry… j’ai tellement aimé « million dollar baby » et « invictus » du même Clint, tout en nuances, que j’en attendais peut-être trop, et l’acteur principal, boff, pas si exceptionnel que ça ! En ce moment, petite préférence pour Benedict Cumberbatch dans le rôle d’Alan Turing, dans « imitation game ».
et pour ce qui est de dénoncer la guerre, on a vu nettement mieux et plus tragique avec « voyage au bout de l’enfer » de Michael Cimino, c’est pas jeune, je te l’accorde, mais c’est fort, et plus près de nous l’excellent film de Katherine Bigelow sur les démineurs.
(faudra m’expliquer comment virer le torchon à carreaux qui va me servir d’avatar,car je n’ai pas compris tout)
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Ah coool que tu me suives dans mes aventures très chère Titania ^^
Merci pour ton retour sur « American Sniper » et je comprends ton point même si pour ma part, tu l’as compris, le film m’a séduit 🙂
Pas vu le « Imitation Game » mais j’en ai lu que du bien.
La bise et au plaisir d’echanger avec toi 🙂
Je ne sais pas comment changer l’avatar lol ^^
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Et …… Pas d’accord du tout ! 😀
Navre mais la je ne peux faire autrement que de me demander si nous avons vu le même film .
De Eastwood il y a de très bons films , Bird et Million dollar baby , Sur la route de Madison , ect .
Par contre celui ci fait parti des pires .
Visuellement c’est moche , dans le genre Bigelow sur Demibeurs a fait largement mieux , ce n’était pas compliqué .
Sur le plan de l’interprétation c’est nul .
Cooper est pathétique , et fait rire avec la fameuse scène du faux bébé .
Idéologiquement c’est détestable .
Le type qui a était tue était , pardon du mot , une ordure .
Quand on lis ces mémoires , on voit un mec raciste , d’une cruauté verbale extrême , un facho en somme .
Eastwood le porte au rang de Dieu , en bon réaction qu’il est .
Ce film est immonde a mon sens .
Autant un film comme La chute du faucon noir , malgré ces défauts , est un bon film , Démineurs est un très grand film , mais ici , si je dous trouver une référence , ce sera Les bérets verts de Wayne , ou Nous étions soldats de Wallace .
Quand à la destruction psychologique du à la guerre , l’on peut citer des œuvres comme Birdy , Le retour , et les somptueux Johnny got his gun et Voyage au bout de l’enfer .
Eastwood a fait un film moralement douteux , qui met en colère à la fin , quand on voit ces images de l’enterrement de ce type , qui n’était qu’un salopard de première catégorie .
J’invite chacun et chacune a lire ces mémoires , et la vous comprendrez mon propos .
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Moi je ne me base sur sur les qualités intrinsèques du film pas sur la réalité de cet homme. Je ne juge que sur ce que Eastwood nous montre et j’ai adoré
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Je comprends votre position , que je respecte . Je pense simplement que sur ce cas bien précis , l’on ne peut pas ne pas tenir compte de ce qu’était çet homme . Apres je tiens à dire que j’aime beaucoup votre site , qui ne fait pas dans la facilité , ni dans le commercial . Bravo !
👍
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J’essaie d’être éclectique avec une préférence pour le genre évidemment 🙂
Merci pour les gentils mots 🙂
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